Le Premier ministre Edouard Philippe et le haut-commissaire Jean-Paul Delevoye feront des "annonces" sur la réforme des retraites avant la fin de l'année, a indiqué mardi Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l'Assemblée nationale.
Ces annonces, "qui vont avoir lieu d'ici une quinzaine ou une vingtaine de jours", "permettront de clarifier les choses", a-t-il estimé sur Public Sénat, en confirmant qu'il devrait y avoir à l'issue du séminaire gouvernemental prévu dimanche "peut-être au moins l'annonce d'un calendrier et de grands principes".
A quelques jours d'un vaste mouvement de grève le 5 décembre, il a en outre confirmé que MM. Philippe et Delevoye, ainsi que la ministre des Solidarités Agnès Buzyn, rencontreraient mardi soir à l'Assemblée nationale les députés LREM et MoDem, ainsi que les sénateurs LREM.
"Après la grève, dans les jours suivant la grève, je pense que nous serons capables de faire atterrir un certain nombre de propositions", a-t-il ajouté.
Alors que l'exécutif est accusé d'alimenter confusion et incertitudes sur cette réforme sensible, Gilles Le Gendre a jugé "normal" qu'en période de négociations "nous soyons dans l'incertitude et que plusieurs options soient sur la table".
"Nous sommes extrêmement clairs sur les principes intangibles de la réforme, les syndicats nous ont demandé de pouvoir négocier les modalités, la clarté viendra naturellement à l'issue de ces négociations", a-t-il assuré.
Syndicats et patronat continueront mardi d'être reçus à Matignon, pour discuter de la réforme des retraites, sans grand espoir de compromis toutefois avant la grève du 5 décembre.
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a écarté mardi le recours à la "clause du grand-père" qui consisterait à n'appliquer la réforme qu'aux jeunes qui entreront sur le marché du travail après le vote de la loi, prévu en juillet 2020.
"Ca ne me paraît pas crédible de dire +on renvoie aux calendes grecques les décisions qu'on prendrait aujourd'hui+", a-t-il estimé sur Radio Classique.
"La clause du grand-père, ce n'est pas possible sinon la réforme a lieu dans 30 ans", avait déjà dénoncé dimanche sur BFMTV le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, en insistant sur le fait que la réforme doit concerner tout le monde.