Edouard Philippe a donné un signe d'ouverture à la CFDT en qualifiant mardi de "bonne idée" la proposition de conférence de financement, tout en appelant à ce que "chacun bouge un peu" afin de parvenir à un "compromis" sur la réforme des retraites.
"Je suis ouvert à des discussions sur beaucoup de sujets et j'entends parfois d'excellentes idées", a déclaré sur RTL le Premier ministre, au 34e jour consécutif de grève.
M. Philippe a ainsi répondu favorablement à Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, qui avait plaidé dimanche pour l'organisation d'une "conférence de financement" du système de retraite distincte du projet de loi actuellement en préparation, alors que le syndicat reste opposé à l'instauration d'un âge pivot.
"Je ferai des propositions aux organisations syndicales dans deux heures qui nous permettront peut-être de donner un contenu, un calendrier, un mandat à cette conférence de financement, et donc d'avancer", a poursuivi le Premier ministre, juste avant de se rendre au ministère du Travail où il doit introduire une rencontre multilatérale avec les organisations syndicales.
"Je ne suis fermé sur aucune modalité", a insisté le Premier ministre, tout en répétant son attachement au principe "qui veut que cette réforme (...) ne soit pas une réforme irresponsable". "Je ne démords pas de cela", a-t-il martelé.
"L'équilibre du système doit être garanti" et "je propose de le garantir par la mise en place d'un âge pivot", a-t-il redit. "Mais si les organisations syndicales et patronales s'entendent pour un meilleur système, je le prendrai", a-t-il de nouveau fait valoir, comme il l'a déjà fait lors de la présentation du projet le 11 décembre.
Alors que lors de ses voeux Emmanuel Macron avait exhorté le gouvernement à trouver "un compromis rapide", M. Philippe a indiqué qu'il proposerait de voir "le plus rapidement possible" les partenaires sociaux, peut-être dès cette semaine.
"Le plus tôt sera le mieux" pour trouver un accord, "mais je sais aussi que lorsqu'on discute avec les organisations syndicales et patronales, il ne faut pas brusquer les choses", a nuancé M. Philippe.
Le projet de loi du gouvernement qui vise à instaurer un système universel par points sera examiné en Conseil des ministres le 24 janvier, a par ailleurs confirmé M. Philippe.