Retraites : « Repousser l’âge de départ, c’est renforcer les inégalités », dénonce Arthur Delaporte (PS)

Retraites : « Repousser l’âge de départ, c’est renforcer les inégalités », dénonce Arthur Delaporte (PS)

Invité de Parlement Hebdo, Arthur Delaporte est revenu sur la réforme des retraites qui sera présentée le 10 janvier par le gouvernement. Le député socialiste conteste la nécessité financière de la réforme et prévient que la gauche mènera la bataille avec les syndicats contre une réforme « totalement injuste. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La bataille s’annonce rude. « Nous sommes pleinement mobilisés », annonce Arthur Delaporte, après la conférence de presse tenue par l’ensemble des groupes de gauche du Parlement ce mercredi pour faire « front commun » face à la réforme qui s’annonce à la rentrée. « Nous sommes aux côtés des syndicats pour que la mobilisation sociale soit la plus importante possible », explique ainsi le député socialiste.

« Il n’y a pas de nécessité immédiate à réformer »

Parce que sur le fond, l’opposition d’Arthur Delaporte au projet de réforme des retraites porté par le gouvernement est totale : « Il n’y a pas de nécessité immédiate à réformer. Cette année les comptes sont excédentaires. Le déficit du régime des retraites, c’est seulement à horizon 2027, et à horizon 2050-2070, cela s’équilibre peu ou prou et on est sur des déficits assez légers. »

Ainsi le député socialiste reconnaît « que l’on peut avoir ponctuellement un besoin de financement » du régime, mais que cela ne justifie absolument pas la réforme imaginée par l’exécutif : « Sur les quelques années de déficit, il faut trouver 12 milliards. Il y a 8 milliards de suppressions d’impôts dans le budget 2023. D’un côté on supprime un impôt, de l’autre on fait travailler les Français 2 ou 3 ans de plus. L’injustice est totale : on n’a pas besoin d’aller chercher de l’argent sur la vie des Françaises et des Français. »

« La retraite à 60 ans, dans le programme de la Nupes, c’est un horizon »

Arthur Delaporte rappelle à cet égard que « repousser l’âge de départ à la retraite, c’est renforcer les inégalités », puisqu’entre « les 5% les plus pauvres et les 5% les plus riches », il y a « 13 ans d’espérance de vie de différence. » Un report de l’âge légal de départ serait donc « accepter la suppression du droit à la retraite des plus pauvres. »

Mais, si la gauche fait « front commun » contre la réforme, existe-t-il des dissensions sur un retour à l’âge légal de départ à 60 ans, qui figure dans le programme commun de la Nupes ? « La retraite à 60 ans, dans le programme de la Nupes, c’est un objectif, un horizon. Nous refusons le report de l’âge légal et cette réforme, c’est assez clair comme ça » répond le député socialiste.

Dans la même thématique

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
8min

Politique

Le Sénat va-t-il voir son poids politique renforcé avec le gouvernement Barnier ?

Petite révolution au Palais de Marie de Médicis, la majorité sénatoriale LR, jusqu’ici dans l’opposition, se retrouve dans la majorité de Michel Barnier. « Le poids politique des sénateurs est évidemment renforcé », souligne le constitutionnaliste Benjamin Morel. Mais il ne faut pas oublier que « c’est toujours l’Assemblée qui a le dernier mot », rappelle le politologue Olivier Rouquan. De quoi tempérer l’idée d’un Sénat qui gagne en influence.

Le

Annecy Journees parlementaires du parti de droite Les Republicains
6min

Politique

Journées parlementaires LR : la nomination de Michel Barnier va-t-elle bouleverser le travail de la droite sénatoriale ? 

Après 12 ans dans l’opposition, Les Républicains se retrouvent de manière inattendue au pouvoir au sein de ce qui devrait ressembler à une coalition. Aux journées parlementaires du parti à Annecy, les sénateurs ont prôné un travail législatif « constructif » avec leurs nouveaux alliés macronistes et philippistes.  « On était en mort clinique. Et on se réveille du coma », se réjouit un sénateur.

Le