La bataille s’annonce rude. « Nous sommes pleinement mobilisés », annonce Arthur Delaporte, après la conférence de presse tenue par l’ensemble des groupes de gauche du Parlement ce mercredi pour faire « front commun » face à la réforme qui s’annonce à la rentrée. « Nous sommes aux côtés des syndicats pour que la mobilisation sociale soit la plus importante possible », explique ainsi le député socialiste.
« Il n’y a pas de nécessité immédiate à réformer »
Parce que sur le fond, l’opposition d’Arthur Delaporte au projet de réforme des retraites porté par le gouvernement est totale : « Il n’y a pas de nécessité immédiate à réformer. Cette année les comptes sont excédentaires. Le déficit du régime des retraites, c’est seulement à horizon 2027, et à horizon 2050-2070, cela s’équilibre peu ou prou et on est sur des déficits assez légers. »
Ainsi le député socialiste reconnaît « que l’on peut avoir ponctuellement un besoin de financement » du régime, mais que cela ne justifie absolument pas la réforme imaginée par l’exécutif : « Sur les quelques années de déficit, il faut trouver 12 milliards. Il y a 8 milliards de suppressions d’impôts dans le budget 2023. D’un côté on supprime un impôt, de l’autre on fait travailler les Français 2 ou 3 ans de plus. L’injustice est totale : on n’a pas besoin d’aller chercher de l’argent sur la vie des Françaises et des Français. »
« La retraite à 60 ans, dans le programme de la Nupes, c’est un horizon »
Arthur Delaporte rappelle à cet égard que « repousser l’âge de départ à la retraite, c’est renforcer les inégalités », puisqu’entre « les 5% les plus pauvres et les 5% les plus riches », il y a « 13 ans d’espérance de vie de différence. » Un report de l’âge légal de départ serait donc « accepter la suppression du droit à la retraite des plus pauvres. »
Mais, si la gauche fait « front commun » contre la réforme, existe-t-il des dissensions sur un retour à l’âge légal de départ à 60 ans, qui figure dans le programme commun de la Nupes ? « La retraite à 60 ans, dans le programme de la Nupes, c’est un objectif, un horizon. Nous refusons le report de l’âge légal et cette réforme, c’est assez clair comme ça » répond le député socialiste.