Rarement un rapport de la Cour des comptes aura été aussi attendu. Dans le cadre de la conférence sociale visant à aménager la dernière réforme des retraites, le rapport de la juridiction financière, demandé par François Bayrou, doit permettre de dresser un bilan « incontestable et incontesté ». Le rapport de la Cour des comptes retient un déficit « immédiat » de 6 milliards d’euros affirme François Bayrou. Le Premier ministre affirme que le déficit « dérivera vers 30 milliards dans les années qui viennent ».
« Ce dossier va servir de base de travail aux partenaires sociaux », confirme François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation et ancien ministre du Travail. Le rapport doit conditionner les négociations puisque l’équilibre du système des retraites devra être préservé.
Vers une remise en cause de l’âge légal de départ à la retraite ?
« Ce travail va être un travail fructueux qui va prendre en compte la nécessité d’équilibrer le système », appuie François Rebsamen qui reconnaît que la réforme de 2023 n’est pas parfaite et rappelle qu’il avait critiqué le recours au 49-3 pour faire adopter le texte. Au cœur des négociations, la question de l’âge de départ légal sera au centre des négociations. « Il faut assurer l’avenir des retraites, s’il faut maintenir les 64 ans pour assurer l’avenir des retraites on restera à 64 ans », déclare François Rebsamen. Le ministre reste néanmoins prudent pour ne pas préempter les discussions et assure faire « confiance aux partenaires sociaux ».
« Je pense qu’il va falloir mieux travailler »
Interrogé sur l’allongement de la durée de cotisation, le ministre est resté prudent. « J’étais favorable à la retraite par points, c’est une position qui me semble juste. Il y a des personnes qui veulent continuer à travailler après l’âge légal et il y en a qui avant l’âge légal ne peuvent plus travailler », affirme François Rebsamen qui plaide pour une meilleure adaptation du système de retraites aux situations particulières et notamment de la pénibilité. Cependant, sur la durée du temps de travail, l’ancien ministre du travail juge que certaines pistes doivent être traitées en priorité. « Je pense qu’il va falloir mieux travailler, le taux d’emploi des seniors est insuffisant, la faute à nos dispositions sociales mais également aux entreprises », note le ministre de l’Aménagement du territoire.