Plus de six Français sur dix (61%) n'ont pas trouvé Édouard Philippe convainquant lors de sa présentation du projet de réforme des retraites et 68% estiment le mouvement de grève justifié, selon un sondage Odoxa diffusé jeudi.
Deux tiers des Français (67%) ont entendu le discours du Premier ministre mercredi ou des commentaires sur son intervention. Mais seules 38% des personnes interrogées l'ont trouvé convainquant.
Si 54% l'ont trouvé "clair" dans ses explications, elles ne sont que 39% à penser qu'il a présenté une réforme mettant en place un système de retraite "juste et durable", selon cette enquête avec Dentsu consulting pour Le Figaro et France Info.
Pour 42% des personnes interrogées, Édouard Philippe a montré qu'il comprenait les préoccupations des Français, mais il n'a "rassuré" que 29% de l'ensemble.
Après son intervention, plus de deux Français sur trois jugent que le mouvement de grève contre la réforme des retraites est "justifié", contre 32% d'un avis contraire. Soit les mêmes proportions que lors d'une précédente enquête publiée le 4 décembre, à la veille de la première journée de mobilisation contre le projet du gouvernement.
Les plus jeunes sont les plus opposés à la réforme, avec 76% des personnes nées "à partir de 1975" qui jugent le mouvement de grève justifié, pour seulement 55% des 65 ans et plus.
Plusieurs mesures annoncées par le Premier ministre sont pourtant saluées par les Français, notamment la pension minimale portée à 1.000 euros (81%), et les Français sont toujours favorables (63%) à la suppression des régimes spéciaux de retraite.
Maintenir l'âge légal de départ à 62 ans, "mais inciter les Français à travailler plus longtemps en instaurant un âge +d'équilibre+ de 64 ans avec un système de bonus/malus", divise en revanche les Français : 51% y sont favorables, 48% opposés.
La mise en place d'un régime par points est soutenue par 49% des personnes interrogées.
Les deux tiers (66%) pensent que les retraités touchant "moins de 1.000 euros" seront "plutôt gagnantes" avec cette réforme. Mais elles ne sont que 46% à penser que les femmes seront gagnantes.
Pour 56%, les salariés du privé seront perdants et pour 66% ce sera aussi le cas de "l'ensemble des salariés du secteur public".
Enquête réalisée en ligne les 11 et 12 décembre, après l'allocution d’Édouard Philippe, auprès de 1.002 Français de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 1,4 à 3,1 points.
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