Retraites : Sophie Primas (LR) propose de ralentir le rythme de la réforme pour éviter « le blocage du pays »

Retraites : Sophie Primas (LR) propose de ralentir le rythme de la réforme pour éviter « le blocage du pays »

Invitée de Parlement Hebdo, Sophie Primas est revenue sur les tractations entre la droite et le gouvernement sur la réforme des retraites. La présidente LR de la commission des Affaires économiques veut croire que la discussion au Sénat, et notamment le ralentissement du rythme de la réforme, permettra d’éviter le « blocage du pays » par les syndicats.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En reprenant une réforme historiquement portée par la droite, Emmanuel Macron a-t-il offert une victoire sur un plateau à LR ? « Je ne sais pas si c’est une victoire pour nous, mais c’est une victoire pour les retraites et le système par répartition. Ce qui est fait est en effet ce que la droite réclame depuis plusieurs années, on avait commencé à le faire en 2010. Cette réforme est indispensable, nous la votons au Sénat depuis plusieurs années sur les grands principes. Nous sommes plutôt satisfaits de voir que le gouvernement s’est enfin rangé et on arrive à une réforme des retraites », répond Sophie Primas, présidente LR de la commission des Affaires économiques du Sénat.

« On pourrait arriver à 64 ans un peu plus tard »

Toutefois, la sénatrice des Yvelines estime qu’il reste « des avancées sociales à obtenir » et que cela pourrait bien – au vu de l’obstruction parlementaire qui s’annonce à l’Assemblée – se faire dans le débat au Sénat, qui sera mené par René-Paul Savary, rapporteur LR du projet de loi rectificative de financement de la Sécurité sociale. « Il y a un début d’accord sur la revalorisation des petites retraites : nous souhaitons que cette disposition ne s’applique non pas aux nouveaux retraités qui vont arriver, mais à l’ensemble des retraités concernés. Cela sera dans les lignes rouge de la droite », affirme-t-elle.

De même sur le rythme de la réforme, Sophie Primas voit dans un « adoucissement de la pente » de la réforme, un argument pour calmer l’ire des syndicats : « Aller plus doucement dans la pente des trois mois supplémentaires par année, cela fait partie des éléments de nature à apporter des améliorations sociales dans le dialogue avec les syndicats. On pourrait arriver à 64 ans un peu plus tard. La discussion au Sénat peut nous permettre d’arriver à trouver une solution. »

« Ça ne serait pas responsable vu la situation sensible au niveau économique »

Si la présidente de la commission des Affaires économiques met l’accent sur « les avancées sociales » que pourrait apporter la discussion du texte au Sénat, c’est parce que « la crainte que nous partageons tous, c’est le blocage de la rue » : « On sort de trois années horribles, avec la crise sanitaire, la crise sociale, l’anxiété due à la situation internationale. Nous redoutons un blocage du pays, ça ne serait pas responsable. Notre pays est dans une situation sensible au niveau économique. J’ai presque de la peine de voir Laurent Berger dans une posture dure alors que nous sommes d’habitude dans un dialogue avec lui. »

Dans la même thématique

Retraites : Sophie Primas (LR) propose de ralentir le rythme de la réforme pour éviter « le blocage du pays »
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Retraites : Sophie Primas (LR) propose de ralentir le rythme de la réforme pour éviter « le blocage du pays »
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le