La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Retraites: trafic “très perturbé” pour les départs, les enfants seuls pourront partir dimanche
Par Marie-Pierre FEREY, Fabrice RANDOUX, avec les bureaux régionaux de l'AFP
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Le début du grand week-end de départs avant Noël a été marqué par de fortes perturbations à la SNCF en raison de la poursuite du conflit sur les retraites, mais les enfants voyageant seuls pourront partir dimanche grâce au "retour au travail" de certains conducteurs, au lendemain de la réunion entre Édouard Philippe et les syndicats.
Alors que plus de la moitié des conducteurs étaient encore grévistes vendredi au 16e jour de conflit, le trafic restera "très perturbé" samedi et dimanche, avec la moitié des TGV, 30% des TER et 20% des Transilien en circulation. La SNCF prévoit de faire rouler un Intercités sur quatre.
Mais en fin d'après-midi la SNCF a annoncé une bonne nouvelle aux parents d'enfants voyageant seuls.
Si l'entreprise avait annoncé mercredi, pour des raisons de sécurité, la suspension pour le week-end de son service prenant en charge les enfants de 4 à 14 ans, elle a pu le rétablir pour dimanche avec 5.000 places dans 14 TGV exceptionnels.
Cette annulation avait créé une vive polémique. Le revirement de la SNCF a été "rendu possible à la suite de la trêve de Noël annoncée par une partie des conducteurs", selon la direction.
Cette trêve n'est cependant que très partielle.
Alors que le gouvernement espérait une pause de la CFDT-Cheminots, comme le souhaitait d'ailleurs le N°1 de la confédération Laurent Berger, le 3e syndicat des conducteurs a maintenu son appel à la grève car "les avancées obtenues ne sont pas suffisantes" pour garantir "l'intégralité des droits pour tous les cheminots au statut".
"Le gouvernement regrette la communication de la CFDT Cheminots visant à prolonger le mouvement social pendant la période de Noël", a réagi le ministère de la Transition écologique vendredi soir.
De leur côté, la CGT-Cheminots et SUD-Rail, 1ère et 3è à la SNCF, avaient déjà décidé de continuer. Et si le bureau de l'Unsa ferroviaire, 2e syndicat de la compagnie, a invité à "une pause pour les vacances", plusieurs de ses unions locales ne sont pas sur cette ligne.
A la RATP, l'Unsa (1er syndicat) préfère laisser les assemblées générales, "souveraines, se positionner". Les deux autres syndicats représentatifs, CGT (2e) et CFE-CGC (3e), ont eux appelé à poursuivre.
En conséquence, huit lignes de métro seront toujours fermées samedi, mais "avec une amélioration globale" tandis que dimanche le trafic sera "très réduit".
- "S'arc-bouter sur l'âge pivot" -
Le Premier ministre a de son côté "appelé à la responsabilité de chacun" pour que les Français puissent circuler pendant les fêtes.
Prise en compte "plus généreuse" de la pénibilité, main tendue sur la retraite progressive pour les fonctionnaires, "améliorations" concernant le minimum de pension, "marges de manœuvre" pour parvenir à l'équilibre financier, progressivité de la réforme des régimes spéciaux... Après deux jours de rencontres avec syndicats et patronat, Édouard Philippe a relevé jeudi soir des "avancées concrètes" et promis de nouvelles réunions début janvier sur le projet, qui doit être transmis au Conseil d'État avant Noël et présenté en Conseil des ministres le 22 janvier.
Mais même pour les syndicats favorables à la réforme, le compte n'y est pas. La CFDT, a rappelé Laurent Berger, reste "fermement opposée" à l'"âge d'équilibre" assorti d'un bonus-malus que le gouvernement veut introduire dès 2022 et fixer à 64 ans en 2027 pour inciter chacun à travailler plus longtemps et assainir les comptes. Le député Cédric Villani, candidat LREM dissident à la mairie de Paris, a jugé qu'il ne fallait "pas s'arc-bouter sur l'âge-pivot" et qu'il fallait "écouter la CFDT".
L'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires et quatre organisations de jeunesse appellent à une nouvelle "puissante" journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles le 9 janvier.
D'ici là, des actions se poursuivaient, comme à la gare routière de Tarbes, où des manifestants ont interpellé les passagers.
Emmanuel Macron "doit prendre la parole pour dire +on fait pause, on appuie sur le bouton stop, on revient autour de la table sans préalables+", a estimé Yves Veyrier, N°1 de FO.
Vendredi soir, le ministère de la Transition écologique a appelé "à la responsabilité individuelle et collective des cheminots à l'aube des vacances et des fêtes de fin d'année".
Pour aider les commerçants et artisans affectés par la grève, la mairie de Paris a débloqué une aide de 2,5 millions d'euros.
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