Lors d’une conférence de presse, députés et sénateurs de tous les groupes parlementaires de gauche ont affirmé unanimement leur opposition au report de l’âge de départ à la retraite et à l’allongement de la durée de cotisation.
Retraites : « Un front commun » des parlementaires de gauche rejoint celui des syndicats contre la réforme
Lors d’une conférence de presse, députés et sénateurs de tous les groupes parlementaires de gauche ont affirmé unanimement leur opposition au report de l’âge de départ à la retraite et à l’allongement de la durée de cotisation.
S’ils ne sont pas au stade de proposer un contreprojet, ils ont néanmoins passé un message clair au gouvernement, ce mardi lors d’une conférence de presse. « Nous sommes tous unis pour dire non à la retraite à 64 ou 65 ans. Nous disons non à toute mesure d’âge y compris l’allongement du nombre de trimestre de cotisation pour bénéficier d’une retraite à temps plein », a martelé le Secrétaire national du PCF, Fabien Roussel aux côtés d’Olivier Faure, le Premier Secrétaire du PS, des députés LFI, Clémentine Autain, Alexis Corbière et Éric Coquerel mais aussi Cyrielle Châtelain, la patronne du groupe écologiste de l’Assemblée nationale.
Depuis deux mois une quinzaine de députés et de sénateurs de tous les groupes parlementaires de gauche auditionnent les organisations syndicales et des économistes sur cette réforme.
Côté chambre haute, quatre sénateurs participent aux travaux, Raymonde Poncet Monge (écologiste), Cathy Apourceau-Poly (CRCE), le président du groupe socialiste, Patrick Kanner et Monique Lubin (PS), membre du Conseil d’orientation des retraites.
« Le gouvernement dramatise la situation et va le faire de plus en plus »
Les élus ont rappelé que « le front commun » des groupes de gauche du Parlement rejoignait celui des organisations syndicales. « Ils sont unanimement contre cette réforme et au Parlement, nous les soutiendrons en portant aussi une position unanime », a souligné Monique Lubin. Sur le fond, la sénatrice a insisté sur le caractère « profondément injuste » de la réforme. « Le gouvernement instrumentalise tout ce qu’il peut, pour justifier cette réforme. Le Conseil d’orientation des retraites a écrit noir sur blanc que nos régimes de retraites n’étaient pas en danger. Mais le gouvernement dramatise la situation et va le faire de plus en plus. Je ne serais pas étonnée si le gouvernement dit dans quelques jours : si cette réforme ne se fait pas, on ne pourra plus payer les retraites dans quatre ou cinq ans. C’est ce qu’il s’est passé en 2019 », a-t-elle rappelé.
« On n’est pas tous d’accord sur ce qui pourrait être la réforme alternative »
Pour autant, la promesse de campagne de la Nupes en faveur de la retraite à 60 ans aux dernières législatives avait constitué un point de friction entre socialistes et Insoumis. « Ce front commun » va-t-il le faire resurgir ? « Vous avez compris qu’aujourd’hui, on a qu’un seul message. C’est non à cette réforme injuste », a éludé le député PS, Boris Vallaud.
« On ne va pas vous raconter de salades. On n’est pas tous d’accord sur ce qui pourrait être la réforme alternative […] N’essayez pas d’enfoncer des coins entre nous. On est là pour vous dire qu’on est rassemblés face au gouvernement », a complété Clémentine Autain.
Nous n’en saurons pas plus sur la participation des autres groupes politiques à la manifestation contre la réforme des retraites organisée par La France Insoumise le 21 janvier. Mais Alexis Corbière a précisé que la date n’était pas gravée dans le marbre. « Donnez-nous votre date au plus vite, ce sera la nôtre », a-t-il affirmé en s’adressant aux organisations syndicales.
Quant au débat parlementaire, il y a de grandes chances qu’il se déroule au Sénat car le gouvernement devrait très probablement avoir recours au 49 alinéa 3 à l’Assemblée nationale. « Le gouvernement doit arrêter d'avoir raison tout seul contre tout le monde et en permanence. Au Sénat, nous poursuivrons le combat jusqu’au bout, jusqu’à la dernière virgule », a promis Patrick Kanner.
« C’était un petit surdoué, une sale gosse d’une impertinence rare » se souvient Michel Drucker… Chanteur lyrique de formation, devenu imitateur et comique, Thierry Le Luron a marqué par sa brève carrière le paysage culturel et médiatique des années 70 et 80. Tissé d'interviews de ceux qui l’ont connu ou admiré et de larges extraits de sketchs, le documentaire de Jacques Pessis « Le Luron en campagne » diffusé cet été sur Public Sénat montre combien Thierry Le Luron était insolent à une époque où l'humour n’était pas aussi libre qu’on pourrait le penser aujourd’hui.
Il l’a annoncé mardi, François Bayrou veut faire 43,8 milliards d’euros d’économies. Tous les ministères sont priés de contribuer à l’effort, sauf la défense, la sécurité, la santé et l’écologie. Une des missions qui voit ses crédits diminuer, c’est la mission Sport, jeunesse et vie associative. Cette baisse, conjuguée à la baisse des crédits alloués à la mission Aide publique au développement est un mauvais signal pour les associations françaises, qui sont déjà dans une mauvaise passe. En France, le 1,27 million d’associations sont financées de trois manières : par les subventions de l’Etat, des collectivités locales et par les dons, qui permettent de bénéficier de réduction d’impôts. L’inspection générale des finances chiffre à 53 milliards d’euros le financement public alloué aux associations en 2023. -17,6 % sur la mission Sport, jeunesse et vie associative La mission Sport, jeunesse et vie associative finance de très nombreux dispositifs : la politique en faveur du sport, des Jeux olympiques de 2030, de la politique en faveur de la jeunesse mais aussi de la vie associative. D’autres missions budgétaires participent à ce financement, comme l’Aide publique au développement. Or, ces deux missions voient leurs crédits diminuer dans le projet de budget pour 2026. Dans le tiré à part, le document qui liste les dépenses prévues pour chaque mission budgétaire, présenté le 15 juillet, les crédits de la première sont prévus à 1,2 milliard d’euros pour 2026, contre 1,5 milliard en 2025, soit une baisse de 300 millions d’euros. Pour l’APD, c’est une baisse de 700 millions d’euros. Pour Éric Jeansannetas, sénateur PS de la Creuse et rapporteur des crédits de la mission Sport, jeunesse et vie associative au Sénat, cette baisse est « extrêmement inquiétante ». « C’est une baisse de 300 millions d’euros sur un budget de 1 700 millions, la plus petite mission du budget. On la sacrifie, c’est elle qui perd le plus de crédits en proportion », juge-t-il. Cela inquiète les associations. « 300 millions d’euros, c’est -17,6 % », s’inquiète Pauline Hery, chargée de plaidoyer à France Générosités, « cela montre un recul du financement de la solidarité ». Mais à ce stade, il est difficile pour elle de savoir à quoi s’attendre, le budget n’en est qu’au début de son parcours. Elle n’est pas très optimiste : « On s’attend à des baisses, on sait qu’il y aura des efforts à faire partout ». Lors de son audition devant le Sénat le 16 juillet dernier, Amélie de Montchalin l’a pourtant sous-entendu : ces 300 millions d’euros de baisse ne toucheront pas directement les associations. « 100 millions concerneront l’unification des guichets d’aides aux collectivités territoriales en matière d’équipements sportifs », a-t-elle expliqué. Elle a également assuré que le Service national universel ne serait « pas pérennisé dans sa forme actuelle ». Une explication qui n’a pas convaincu Éric Jeansannetas. « L’année dernière, nous étions tous d’accord au Sénat pour maintenir les crédits de la mission, l’engagement associatif, ce n’est ni de droite ni de gauche », justifie-t-il. 6 % du financement des associations provient d’une niche fiscale Le point d’attention principal du secteur associatif se trouve sur la niche fiscale dont il bénéficie. Pour toutes les associations reconnues d’utilité publique en France, les dons ouvrent le droit à une réduction d’impôts de 66 % du montant donné, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Une autre disposition existe pour les associations d’aide aux personnes en difficulté ou victimes de violences, la niche « Coluche » : la réduction d’impôt s’élève alors jusqu’à 75 % du montant, dans la limite de 1 000 €, après quoi le dispositif à 66 % s’applique. Ces deux dispositifs fiscaux représentent 6 % du financement des associations françaises. L’inspection générale des finances a publié, le 16 juillet dernier, un rapport de revue des dépenses publiques en direction des associations. Il pointe une forte augmentation de celles-ci, de 44 % entre 2019 et 2023. S’il reconnaît que « les associations du secteur social, […] paraissent fragilisées par l’inflation et l’augmentation de leur masse salariale », il propose néanmoins de faire un à trois milliards d’euros d’économies. Parmi les pistes de réforme, l’IGF émet l’idée de supprimer la niche « Coluche » et d’abaisser le plafond d’exonération d’impôt de 20 % du revenu à 2000€. Il propose aussi de réformer le crédit d’impôt mécénat, qui s’adresse aux entreprises, en passant d’un système de réduction d’impôt à un système de déduction (c’est l’assiette initiale qui est déduite du montant). Devant ce texte, les associations ont fait part de leur vive inquiétude. « Nous avons été particulièrement alertés par ce rapport. La mise en place des mesures concernant la niche fiscale et le mécénat d’entreprise engendreraient une diminution de 19 à 26 % de la générosité déclarée dans le pays », explique Pauline Hery. Devant l’inquiétude du secteur, François Bayrou a assuré que les dispositifs fiscaux n’étaient pas en danger. « Nous allons y rester attentifs », assure-t-elle. Plus de subventions des collectivités locales ? Autre source d’inquiétude pour les associations : les économies demandées aux collectivités locales, à hauteur de 5,3 milliards d’euros. Elles sont elles aussi pourvoyeuses de financement, et la contrainte sur leur budget risque également de diminuer les subventions. D’après le rapport de l’IGF, en 2023, 49 % des financements publics des associations provenaient des communes, départements et régions. Au sein des collectivités territoriales, ce sont les départements qui pèsent le plus dans les budgets des associations, car ils sont en charge de la politique sociale, et délèguent leurs missions à de nombreuses associations. « Les cinq milliards d’euros d’économies sur les collectivités locales vont mettre un frein aux subventions aux associations », prédit le sénateur socialiste, « les premières victimes de ces réductions budgétaires, ce sont les associations culturelles, sportives ». « Cela nous inquiète depuis l’année dernière », explique Pauline Hery. Les subventions des collectivités, fortement contraintes budgétairement depuis l’augmentation rapide de l’inflation, ont déjà été coupées dans certains cas. « Nous avons beaucoup d’exemples de collectivités qui ont drastiquement coupé les financements des associations dans le secteur de la culture, par exemple. Quand on demande de l’effort aux collectivités territoriales, les associations sont en première ligne sur ces coupes », raconte-t-elle. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent » La morosité budgétaire ambiante inquiète. Les coupes budgétaires, combinées à l’année blanche annoncée par le Premier ministre font craindre une augmentation de la pauvreté et des besoins d’aide, par exemple alimentaire. « Si les financements de la vie associative baissent, cela se répercutera sur les missions d’intérêt général qu’elles mènent, et elles devront être remplies par l’Etat, ce qui coûtera plus cher et risque de détruire le tissu social », regrette Pauline Hery, « on a du mal à comprendre que les associations soient mises en première ligne des économies ». Éric Jeansannetas abonde : « Il y aura un retrait des collectivités territoriales des associations d’insertion sociale. Les politiques en direction des jeunes vont être sacrifiées dans ce budget qui va nous être présenté. Cela met en péril nos politiques publiques ». A l’heure où nous écrivons ces lignes, tout reste encore ouvert. La version finale du budget, s’il est voté en temps et en heure, a rarement été aussi imprévisible.
Adoptée le 10 juillet, la proposition de loi visant à « réformer le mode d’élection des membres du conseil de Paris et des conseils municipaux de Lyon et de Marseille » doit désormais passer sous les fourches caudines du Conseil constitutionnel. Au moins deux recours ont été déposés sur ce texte, dont l’un porté par la droite sénatoriale. Passage en revue des points litigieux.
Rien ne va plus dans la 2e circonscription de Paris, où les prétendants de marque se bousculent pour la législative partielle prévue à la rentrée. L’ancien premier ministre LR, Michel Barnier, vise cette circonscription en or pour « revenir dans l’arène », tout comme la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui pourrait en faire un « lancement de campagne » pour les municipales, sans oublier sa collègue du gouvernement, Clara Chappaz, pour Renaissance…