Retraites : une réforme « abominable, inutile et injuste » pour Nicolas Dupont-Aignan
Invité lundi 16 janvier de la matinale de Public Sénat, le député Debout la France a indiqué vouloir lancer un référendum d’initiative partagée pour contrer le projet du gouvernement de recul de l’âge légal de départ à la retraite. D’ici là, il appelle les Français « à descendre massivement dans la rue » le 19 janvier.

Retraites : une réforme « abominable, inutile et injuste » pour Nicolas Dupont-Aignan

Invité lundi 16 janvier de la matinale de Public Sénat, le député Debout la France a indiqué vouloir lancer un référendum d’initiative partagée pour contrer le projet du gouvernement de recul de l’âge légal de départ à la retraite. D’ici là, il appelle les Français « à descendre massivement dans la rue » le 19 janvier.
Romain David

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Le député Debout la France Nicolas Dupont-Aignan entend prendre sa part dans l’opposition à la réforme des retraites. Alors qu’une majorité de Français se prononcent contre le projet du gouvernement et le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, une très large partie des oppositions se préparent à une bataille rangée au Parlement. En parallèle, l’intersyndicale se met en ordre de marche avec, comme première étape, un appel à la grève le jeudi 19 janvier. Sur notre antenne ce lundi 16 janvier, Nicolas Dupont-Aignan a voulu adresser son soutien « total et sincère à la mobilisation ».  « À titre personnel, j’invite les Français à descendre massivement dans la rue car je crois que le gouvernement ne respectera que la force pacifique », a-t-il déclaré. « Face à un pouvoir complètement inconscient, qui se trompe gravement, je pense que seule une très large mobilisation des Français peut le faire reculer ».

Cet élu, candidat malheureux à la présidentielle et ancien allié de Marine Le Pen, dénonce une réforme inutile, qui va crisper les Français dans un moment de fortes difficultés économiques. « Je le dis comme je le pense : cette réforme des retraites est abominable, elle est inutile et injuste, elle ne sert à rien », s’agace-t-il. « Nous avons un pays qui a des défis colossaux à relever. Nous sortons exténués de la crise du covid-19, on a une hausse des prix colossale, un recul du pouvoir d’achat, des défis de relocalisation industrielle fondamentaux, et l’on va mettre la France par-dessus tête pour rien, dans une espèce de crise nerveuse, tout ça parce qu’un gouvernement fait de l’agitation, de l’inquiétude, de l’angoisse existentielle. Notre pays a besoin de confiance ».

Recueillir l’avis des Français

« Le financement des retraites est assuré. Avec un excédent non prévu, cette année, de 3 milliards, cette réforme est prématurée », assure encore Nicolas Dupont-Aignan. « Hypothétiquement, en 2030, il y aura 7,5 milliards de déficit, c’est l’épaisseur d’un trait. Au même moment on a 20 milliards d’euros gaspillés dans des millions de fausses cartes vitales, et l’on donne toujours plus à l’UE. Il y a des gaspillages insensés que l’on ne traite pas », fustige le député.

Le président de Debout la France entend désormais proposer un référendum d’initiative partagé, « pour ou contre le maintien de la retraite à 62 ans ». Il doit en présenter le contenu mardi 17 janvier à la presse, mais confie déjà à Public Sénat avoir collecté « une vingtaine de signatures de parlementaires », sur les 185 nécessaires pour enclencher le dispositif. Une fois cette étape franchie, et après avoir reçu l’aval du Conseil constitutionnel, il devra encore réunir les signatures d’au moins 4 millions de Français. « Je pense qu’on peut les avoir », assure Nicolas Dupont-Aignan.

Le « suicide politique » des LR, soutiens du gouvernement

Nicolas Dupont-Aignan a également dénoncé le soutien des Républicains, son ancienne famille politique, au projet du gouvernement. Alors que le texte du projet de loi n’a pas encore été présenté, la droite s’est montrée particulièrement satisfaite des orientations dévoilées la semaine dernière par la Première ministre Élisabeth Borne, qui reprennent très largement la réforme que la majorité sénatoriale de droite et du centre fait voter depuis plusieurs années à la Chambre Haute, en marge de l’examen du budget de la Sécurité sociale. « Ils sont cohérents avec leurs chimères et leurs erreurs. De fait, une nouvelle majorité se met en place », raille Nicolas Dupont-Aignan. « Voir Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix servir la soupe à Madame Borne est désastreux. C’est un suicide politique pour eux ! »

 

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