Au lendemain de la présentation de la réforme des retraites par Édouard Philippe, le président du Sénat, a d’abord noté des propositions « intéressantes ». « Par exemple, la décision de confier la gestion de la valeur du point aux partenaires sociaux (…), la question des petites retraites inférieures à 1000 euros, une conception plus large de la pénibilité avec la question de l’emploi des seniors » a-t-il cité.
Mais pour Gérard Larcher, cette réforme est marquée par un « péché originel » : l’âge d'équilibre à 64 ans. « La réforme était nécessaire sauf qu’elle n’aborde pas le premier sujet qui est celui de l’âge légal de départ à la retraite » « A force d’avoir fait croire à certains partenaires sociaux qu’on n’en parlerait pas, et bien, il y a de la désillusion » a-t-il regretté en référence à la réaction de Laurent Berger, le patron de la CFDT, à qui « on n'a pas dit la vérité » selon le président du Sénat, au sujet de l’allongement de la durée de cotisation via la mise en place d'un « âge d'équilibre ».
« Est-ce qu’on peut dire que la réforme est juste ? Je n’en sais rien. Je pense qu’elle est viciée au départ par le fait qu’on n’a pas dit la vérité sur la question de l’âge légal » ajoute-il. Gérard Larcher demande « à ce qu’on regarde la réalité en face » en repoussant l’âge de départ à la retraite. « 64 ans, c’était la proposition que nous faisions » a-t-il rappelé.
Le président du Sénat relève également que la réforme « va couter très cher » notamment par la revalorisation des salaires des enseignants. Un sujet que le gouvernement « n’a pas du tout anticipé » regrette-il.
Favorable au dialogue social, l’ancien ministre du travail plaide « pour ajuster l’âge légal de départ à la retraite en fonction de la pénibilité des métiers.
Le Sénat fera des propositions dès le 7 janvier dans le cadre d’un débat avec le gouvernement dans l’hémicycle « pour qu’avant le conseil des ministres du 22 janvier, nous puissions nous éclairer mutuellement » a-t-il annoncé.