François Fillon et Alain Juppé, adversaires à la primaire de la droite, se sont retrouvés mercredi lors d'une sortie commune chez Deezer, société de streaming musical, à quatre jours du premier tour.
Les deux anciens Premiers ministres, que l'on n'avait pas vus ensemble depuis le 25 janvier à Bordeaux, jour de la parution d'un premier article dans le Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs dans la famille de M. Fillon, n'ont pas fait de déclaration.
MM. Fillon et Juppé étaient accompagnés de Xavier Niel, patron de Free et actionnaire minoritaire de Deezer, et de plusieurs élus comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Virginie Calmels, Gérard Longuet, Lionel Tardy et la maire du IXe, Delphine Burkli.
Ils devaient initialement visiter L'Ecole 42, co-fondée par M. Niel, mais ont finalement renoncé. Contactée par l'AFP, la direction de l'école a assuré que "les raisons de l'annulation sont des questions de sécurité". "En ce contexte compliqué de menaces d'attentats, la délégation a préféré ne pas aller dans une écoles avec 2.700 jeunes. Les réactions des étudiants n'ont rien à voir la-dedans", a poursuivi la direction, alors que, selon plusieurs médias, une partie des élèves comptait afficher son opposition à cette visite.
M. Niel a confirmé la version de la direction, plaidant qu'il aurait été plus facile à une personne extérieure à la presse et aux invités de "se glisser" dans la foule. Mardi, deux hommes radicalisés ont été arrêtés, soupçonnés de vouloir perpétrer une attaque "imminente", peut-être envers un candidat.
François Fillon, Alain Juppé et d'autres élus LR en visite chez Deezer à Paris, le 19 avril 2017
POOL/AFP
Dans les salles où travaillent les 300 employés de Deezer, des ordinateurs affichaient cependant mercredi "Rends l'argent!!!", allusion aux multiples affaires ayant émaillé la campagne de M. Fillon.
Avec la présidentielle, "on joue l'avenir de la France. Le stress, il faut le transformer en mobilisation", a affirmé NKM à la presse. "Ce n'est jamais arrivé" qu'à un moment "aussi proche de l'élection, ce soit aussi indéterminé", mais "il ne faut pas rester dans cette espèce de tétanie (...) Cette élection, c'est du jamais vu, alors il faut y aller!", s'est-elle exclamée.
"Il n'y avait pas besoin de réconciliation" entre le maire de Bordeaux et le candidat "car Alain Juppé n'a cessé d'apporter son soutien à François Fillon", a de son côté affirmé Mme Calmels, première ajointe à la mairie de Bordeaux. "Il a souhaité se mettre en retrait de la campagne nationale mais il lui a toujours apporté son soutien", a-t-elle insisté.
François Bayrou, allié du candidat Emmanuel Macron (En Marche!) qui avait soutenu Alain Juppé pour la primaire de la droite, a pour sa part jugé dans la soirée sur CNEWS "un peu contraint et forcé" le rendez-vous entre le candidat de la droite et le maire LR de Bordeaux.
"Vous avez vu la tête qu'ils faisaient? (...) Il suffisait de voir leurs visages pour voir que c'était, on va dire les choses prudemment, un peu contraint et forcé", a jugé le président du Modem, considérant aussi que "Nicolas Sarkozy avait fait dans une vidéo le strict minimum" pour soutenir la candidature de François Fillon.
Après la nomination de François Bayrou à Matignon, tout le monde, au sein du bloc central, salue la décision d’Emmanuel Macron. Mais hors micro, on comprend que le président du Modem n’a pas que des soutiens au sein de l’ex-majorité présidentielle. Pour durer, il devra aussi savoir convaincre son propre camp.
La présidente des députés RN attend de voir comment se construit le futur budget avant de se positionner vis-à-vis du prochain gouvernement de François Bayrou. Assurant de pas avoir pris d’engagement, elle « ne renonce pas » à l’outil de la motion de censure.
Après l’annonce de la nomination de François Bayrou à Matignon, les sénateurs LR du Sénat sont dans l’expectative. La participation de la droite au prochain gouvernement, dépendra de l’engagement du Premier ministre sur les priorités qu’il a fixé notamment sur la maîtrise de l’immigration et bien sûr du maintien en poste du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Emmanuel Macron vient de nommer François Bayrou Premier ministre. Le président du MoDem devient ainsi le premier centriste de la Vème République à accéder à Matignon, il doit désormais composer son gouvernement et se protéger du risque de censure. Allié fidèle mais critique d’Emmanuel Macron, il devra réussir à parler aussi bien aux socialistes qu’à la droite. Analyse sur le plateau de Public Sénat.