Les "conditions" d'un "accord" ne sont "pour l'instant" pas "réunies" pour faire aboutir la révision constitutionnelle, a déclaré jeudi le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, Bruno Retailleau.
Le projet de révision constitutionnelle est examiné cette semaine en commission à l'Assemblée, avant son arrivée dans l'hémicycle la semaine prochaine.
"Non, pour l'instant les conditions d'un accord ne sont pas réunies", a déclaré sur LCP M. Retailleau, contredisant le président (LREM) de l'Assemblée nationale François de Rugy.
"Il ne faut pas que cette révision constitutionnelle soit utile au seul Emmanuel Macron en concentrant toujours plus de pouvoirs vers un hyper président", a insisté le sénateur de Vendée, qui dirige le groupe majoritaire au Palais du Luxembourg.
Pour M. Retailleau, cette révision doit être "utile à la France. Ca veut dire deux choses: un, faire en sorte que le parlement ne soit pas affaibli. C'est un enjeu démocratique. Droit d'amendement, ordre du jour, etc... Il faut aussi que les territoires soient respectés".
Par ailleurs, "il y a une opération politicienne qui vise à dissoudre le Sénat qui serait renouvelé en une fois". "Cette disposition à elle seule ne permettrait pas aux sénateurs de voter la révision constitutionnelle".
"L'Assemblée nationale a été désormais totalement digérée par l’exécutif". "La séparation des pouvoirs aujourd'hui, c'est le Sénat qui l'assume", a-t-il jugé.
M. Retailleau a par ailleurs dit attendre d'Emmanuel Macron "qu'il donne du sens à son action" lors de son discours devant le parlement réuni en Congrès, lundi.
"Il faut que ça soit utile. Ca coûte des centaines de milliers d'euros. Si c'est uniquement pour qu'Emmanuel Macron se mette en scène en majesté, ça fait cher la mise en scène", a-t-il estimé.