Révision constitutionnelle : « On veut toucher à l’essence même du parlementarisme », s’inquiète Mathieu Darnaud
« Attention » martèle le sénateur LR de l’Ardèche vis-à-vis de la révision constitutionnelle tout en dénonçant la méthode du gouvernement.   

Révision constitutionnelle : « On veut toucher à l’essence même du parlementarisme », s’inquiète Mathieu Darnaud

« Attention » martèle le sénateur LR de l’Ardèche vis-à-vis de la révision constitutionnelle tout en dénonçant la méthode du gouvernement.   
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« Le climat n’est pas apaisé », constate Mathieu Darnaud ce mercredi sur Public Sénat. Proche de Gérard Larcher, le sénateur LR de l’Ardèche s’inquiète de la manière dont le gouvernement conduit la révision constitutionnelle. Mathieu Darnaud lui reproche notamment de commencer en avançant la possibilité de « s’attaquer au droit d’amendement » des parlementaires.

« Ce n’est pas, selon moi, la meilleure façon d’aborder une révision constitutionnelle », s’agace-t-il. Le poids d’un Sénat majoritairement à droite est pourtant essentiel pour faire voter la réforme devant le Parlement réuni en Congrès. Mais là aussi le gouvernement évoque une autre piste : la voie référendaire. De quoi braquer le Sénat (lire notre article). « On a le sentiment que c’est tout ou rien, qu’on accepte la réforme telle qu’elle est présentée avec l’abaissement du nombre de parlementaires, avec l’instauration du nombre de parlementaires », poursuit Mathieu Darnaud.  

« La stabilité de nos institutions, c’est quelque chose de très sensible »

« La stabilité de nos institutions, c’est quelque chose de très sensible », avertit Mathieu Darnaud
00:49

Il y a eu « 19 réformes constitutionnelles depuis le début de la Ve République », souligne Mathieu Darnaud tout en rappelant son attachant à la maxime de Montesquieu : « On doit toucher à la Constitution d’une main tremblante ». S’il la réforme finale n’a pas été présentée aux parlementaires, le sénateur a « le sentiment qu’on veut toucher à l’essence même du parlementarisme et du bicamérisme ». « La stabilité de nos institutions, c’est quelque chose de très sensible », prévient-il.

« Attention, regardez l’exemple italien », avertit le sénateur. « On a une Constitution qui nous a toujours offert une stabilité », rappelle-t-il tout en indiquant que « si on avait introduit de la proportionnelle (…) en 2007, en 2012 et en 2017 nous n’aurions pas pu dégager de majorité ».

« Contre la proportionnelle » et farouchement favorable au maintien d’au moins un sénateur dans chaque département – mesure « consubstantielle de l’existence du Sénat » -, Mathieu Darnaud  reste sur ses gardes.  

Dans la même thématique

Révision constitutionnelle : « On veut toucher à l’essence même du parlementarisme », s’inquiète Mathieu Darnaud
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Révision constitutionnelle : « On veut toucher à l’essence même du parlementarisme », s’inquiète Mathieu Darnaud
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Révision constitutionnelle : « On veut toucher à l’essence même du parlementarisme », s’inquiète Mathieu Darnaud
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le