Bras de fer. Mardi, le Premier ministre recevra les présidents des groupes parlementaires afin de leur présenter le projet de révision constitutionnelle de l’exécutif. Au menu : réduction d’un tiers du nombre de parlementaires, introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives, suppression de la Cour de justice et le point d’achoppement principal : la limitation à trois mandats successifs pour les parlementaires et les présidents d’exécutif local. Ce point, le président du Sénat en a fait sa ligne rouge. Emmanuel Macron semble tout aussi inflexible. Gérard Larcher pourrait bloquer le vote du Congrès, indispensable à la validation de la révision constitutionnelle et Emmanuel Macron pourrait enjamber les deux assemblées en passant par la voie référendaire. Pierre Laurent, lui, regrette que ces « négociations » se déroulent à guichets fermés « entre la droite et En marche ! » et appelle à ouvrir le débat aux citoyens.
« Si on va vers une révision constitutionnelle d’ampleur, moi je suis plutôt partisan que les Français soient d’abord associés, il faudrait qu’ils le soient en amont »
Si le sénateur communiste est loin de s’enthousiasmer du projet de réforme de l’exécutif, il n’exclut pas la voie référendaire. « Si on va vers une révision constitutionnelle d’ampleur, moi je suis plutôt partisan que les Français soient d’abord associés, il faudrait qu’ils le soient en amont, à la discussion sur ce projet et ensuite consulter », explique Pierre Laurent qui pose toutefois des conditions. « L’inconvénient d’un référendum c’est qu’on répond par oui ou par non à un projet qui est déjà ficelé », observe-t-il. C’est la raison pour laquelle le groupe communiste organise un colloque ouvert au public au Sénat, ce lundi, « Face à la crise démocratique : quelle révolution constitutionnelle ? »
« Le cœur du système démocratique devrait être les citoyens et le Parlement et pas l’Élysée »
Révision constitutionnelle : Pierre Laurent redoute « une concentration toujours plus grande des pouvoirs dans les mains du président de la République »
Sur le fond de la révision constitutionnelle esquissée par l’exécutif, le sénateur communiste se dit « très inquiet ». Selon lui, la diminution du nombre de parlementaires conduira à « un recul de la démocratie de proximité et une concentration toujours plus grande des pouvoirs dans les mains du président de la République avec un recul de l’initiative législative du Parlement qu’on veut cantonner à une espèce de rôle de contrôle ». À son sens, « le cœur du système démocratique devrait être les citoyens et le Parlement et pas l’Élysée ». Pierre Laurent s’emporte contre la « présidentialisation totalement folle de la vie politique qui fait tout tourner autour des pouvoirs du président de la République ».