Le sujet fait polémique. Le gouvernement revient finalement sur sa décision, ou plutôt la suspend. Alors que la taxe foncière allait augmenter pour des millions de contribuables, conséquence d’un changement de nomenclature décidé discrètement par Bercy, le premier ministre, Sébastien Lecornu, a annoncé ce mercredi, devant le Sénat, suspendre les nouvelles règles « jusqu’au mois de mai ou juin », le temps d’une concertation.
« Il faut changer de méthode. […] Toute approche nationale est morte née », reconnaît maintenant le premier ministre, qui défend aujourd’hui une « approche départementale, voire même une approche infradépartementale, voire même commune par commune », a-t-il affirmé lors des questions d’actualité au gouvernement, au Sénat.
« Ça fait trop longtemps qu’on attend »
Interrogé au micro de Public Sénat, le rapporteur général du budget de la Haute assemblée, le sénateur LR Jean-François Husson, pointe la manière de faire de l’exécutif. « Le premier ministre et le gouvernement ont reconnu leur pleine responsabilité. Erreur de méthode, revenez à la case départ, zéro… C’est un vrai défaut de méthode », dénonce le sénateur de la Meurthe-et-Moselle.
Mais sur le fond, il soutient, comme le gouvernement, l’idée d’une révision du système. « Je pense comme toujours que le travail se prépare. Et pour aider à le préparer, en tout cas, je proposerai par des amendements au projet de loi de finances, qu’on accélère la révision des valeurs locatives des bâtiments d’habitation et des bâtiments commerciaux. C’est important », soutient Jean-François Husson. Alors que le sujet est évoqué depuis de nombreuses années, il conclut : « Ça fait trop longtemps qu’on attend ».