Des centres-villes qui se vident, des petits commerces abandonnés au profit de centres commerciaux gigantesques… voilà une problématique qui inquiète nombre de sénateurs. Une mission sénatoriale sur la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs s’est attaquée à cette question. Au micro de « Sénat 360 », Rémy Pointereau, sénateur (LR) du Cher est co-rapporteur de ce groupe de travail, explique ce choix : « Le Sénat, représentant des territoires, a été pionnier dans cette démarche et (cette) prise de conscience de voir la dévitalisation de nos territoires et surtout de nos centres-villes et de nos centres-bourgs. Et on a pris le sujet à bras-le-corps ».
6 des 12 auditions ont pour l’instant été réalisées et celles-ci ont déjà permis d’avoir des pistes. Le sénateur les égrène : « D’abord repeupler les centres-villes », mettre en place une régulation entre la périphérie et les centres-villes, par « un moratoire momentané, local ou national » et enfin trouver « une fiscalité plus équitable » afin que les coûts en centres-villes soient moins chers que ceux en périphérie. Rémy Pointereau n’exclut d’ailleurs pas que l’e-commerce participe « pour financer nos centres-villes ».
« Dans quatre ou cinq ans il sera trop tard »
Quant au plan lancé par le gouvernement, pour la revitalisation des centres-villes, il ne semble pas d’une envergure suffisante pour le sénateur : « Ce que met en place Monsieur Mézard [ministre de la Cohésion territoriale] est une bonne idée mais ne traite pas l’ensemble des villes (…) Nous, on veut que l’ensemble du territoire soit couvert et non pas des mesures ponctuelles qui ne vont pas résoudre la situation. »
Et d’ajouter : « Aujourd’hui, la situation est tellement critique que l’on est à 600 villes qui sont en voie de dévitalisation, au niveau national. Cela veut dire qu’il va falloir trente années pour résoudre la problématique de dévitalisation de nos centres-villes. Il faut qu’on agisse tout de suite. Et la proposition de loi que nous allons mettre en place tout à fait début avril (…) va décoiffer. C’est un plan Marshall que l’on veut mettre en place. »
Remy Pointereau est très inquiet : « Il faut qu’on s’engage beaucoup plus. Qu’on mette des moyens financiers à la hauteur de l’enjeu (…) C’est indispensable si on veut sauver nos centres-villes, parce que dans quatre ou cinq ans il sera trop tard. »