Les interventions se sont succédé au Sénat ce 28 mai au sujet de la situation très dégradée des finances publiques. Que ce soit à gauche, au centre ou à droite, une large partie de la chambre haute a d’une façon ou d’une autre interpellé le gouvernement, deux jours après la remise d’un rapport de la Cour des comptes sur la trajectoire inquiétante de la Cour des comptes.
À la cinquième question, le Premier ministre a décidé de prendre lui-même le micro, mécontent de la teneur des propos qui ont précédé. « J’entends s’accumuler des constats, des accusations et des contre-vérités », a-t-il dénoncé, après avoir laissé ses ministres Amélie de Montchalin (ministre des Comptes publics) ou Charlotte Parmentier-Lecocq (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail et de la Santé) répondre aux sollicitations nombreuses des sénateurs.
« La situation des finances publiques, celle de l’action publique comme celle de la solidarité, est catastrophique », a insisté le chef du gouvernement. « Nus sommes devant une falaise que nous n’avons pas le droit d’ignorer, et devant des problèmes que n’avons pas le droit d’éluder. »
« Nous donnerons au pays la totalité d’un plan »
Au lendemain d’un long entretien sur RMC-BFMTV, le Premier ministre a répété qu’un « plan général de retour à l’équilibre des finances publiques » serait présenté avant le 14 juillet, et « qu’aucune des mesures qui le composeront n’est arrêtée ». « Nous donnerons au pays la totalité d’un plan », a-t-il ajouté.
Sur le sujet de la TVA sociale, consistant à alléger les cotisations sur le travail par une augmentation des taxes sur la consommation, François Bayrou a réaffirmé qu’à l’heure actuelle « rien n’est écarté ». « Il va falloir que nous reprenions totalement la question du financement de notre modèle social », a-t-il justifié, se disant favorable à ce que les partenaires sociaux se saisissent de la question, de la même manière qu’ils ont été appelés à trouver des améliorations à la dernière réforme des retraites.
La ministre des Comptes publics veut un retour à l’équilibre de la Sécurité sociale « avant 2029 »
Plus tôt, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a donné pour objectif le principe d’un retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale « avant 2029 ». Malgré l’importance du trou de la Sécu, estimé à 22 milliards d’euros en 2025, elle a indiqué que « nous devrions » pouvoir remettre d’équerre les comptes, ce que les premiers gouvernements d’Emmanuel Macron avaient réussi à faire à la veille de la crise sanitaire.
Elle a souligné que parlementaires, représentants de la Sécurité sociale et des collectivités locales se retrouveraient fin juin pour vérifier les conditions d’exécution du budget 2025 et si la France est toujours en mesure de respecter l’objectif d’un retour du déficit à 5,4 % du PIB.