Franck Riester, co-président du groupe des Constructifs LR-UDI, a appelé mardi à ne pas "pousser le curseur trop loin" dans la lutte contre les conflits d'intérêts, tout en plaidant pour de la "transparence" dans la vie publique.
"Je crois qu'il faut être prudent: il faut qu'il y ait beaucoup de transparence (mais) pourquoi quelqu'un qui a une spécificité, une expérience, ne pourrait pas continuer à travailler sur ces sujets à l'Assemblée nationale ou au gouvernement? ça me paraît dingue", a déclaré le député issu de LR de Seine-et-Marne sur franceinfo, interrogé sur les projets de loi de moralisation de la vie publique en débat à l'Assemblée.
"Qu'un médecin ne puisse pas parler des sujets ça me paraît dingue, on a besoin de gens qui connaissent leur sujet. Attention à ne pas pousser le curseur trop loin pour faire beaucoup de démagogie, (ce) qui risque de pénaliser aussi la qualité des responsables politiques", a-t-il prévenu.
Les projets de loi de moralisation prévoient notamment l'encadrement des activités de conseil pour les parlementaires: ils ne pourront pas se lancer dans ce type d'activité en cours de mandat, mais pourront poursuivre une telle activité si elle a débuté plus d'un an avant leur entrée en fonction.
"Si on peut aller encore plus loin pourquoi pas, mais un an avant c'est déjà une bonne avancée", a jugé M. Riester. Il a cependant affirmé qu'il voterait pour la suppression du "verrou de Bercy", qui donne à l'administration le monopole des poursuites pénales en matière fiscale, supprimé par le Sénat mais rétabli à une voix près en commission des Lois par un amendement du gouvernement.
Si les projets de lois sont adoptés, il sera également interdit de conseiller des sociétés impliquées dans des marchés publics ou d'exercer des fonctions de représentant d’intérêts.
Face aux 900 amendements en discussion, le groupe REM entend rester "proche de la copie gouvernementale", selon un responsable.
"Je suis optimiste sur le fait que le gouvernement puisse accompagner un certain nombre de propositions faites par les groupes parlementaires", a assuré le co-président des Constructifs, se disant également "conscient que ce qui est important c'est que les axes principaux sélectionnés par le gouvernement, qui sont de bons axes, soient retenus".
Le groupe des "constructifs" va "voter pour" ces projets de loi, a ajouté devant la presse M. Riester après sa réunion hebdomadaire.
"Tout ce qui est perçu, à tort ou à raison, comme des avantages, des passe-droits, ou des zones d'ombre dans l'action des députés, doit être banni", a-t-il précisé, vantant notamment le contrôle prévu des frais de mandat ou l'interdiction des emplois familiaux de collaborateurs.
Sur ce dernier point cependant, "il ne faut pas être dupe" car "ce qui compte" c'est que l'emploi soit "effectif", selon lui.
Quant à la suppression de la réserve parlementaire, le groupe ne va pas s'y "opposer" mais considère qu'"il faut avoir une réflexion plus large sur les réserves ministérielles" ou encore "celles des préfets", qui peuvent être "des outils très utiles pour les communes".