Risque de censure du RN : « Faire tomber le gouvernement avant le vote du budget serait criminel », alerte Christian Estrosi

Invité de la matinale de Public Sénat, le maire (Horizons) de Nice, Christian Estrosi, a réagi à la menace de vote d’une censure du budget par le Rassemblement national, de nouveau brandie par Marine Le Pen ce mercredi. D’après lui, une telle décision pourrait conduire à une « crise économique et sociale » et à la « banqueroute ».
Théodore Azouze

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Une censure qui mènerait selon lui « au chaos ». Le maire (Horizons) de Nice, Christian Estrosi, a réagi ce mercredi dans la matinale de Public Sénat aux déclarations de Marine Le Pen un peu plus tôt dans la matinée. Sur RTL, la présidente des députés RN à l’Assemblée nationale a réitéré sa menace de censurer le gouvernement « si le pouvoir d’achat des Français est amputé » par le budget. « C’est une ligne rouge, a-t-elle assuré. Et si cette ligne rouge est dépassée, nous voterons la censure. » Celle-ci pourrait alors intervenir dans la deuxième quinzaine de décembre, après la potentielle adoption du projet de loi de finances via l’article 49-3, comme l’exécutif l’envisage. « Ce serait criminel de faire tomber le gouvernement de Michel Barnier avant que le budget ne soit voté », s’est insurgé Christian Estrosi face à cette possibilité.

« Ce serait avoir un comportement de fossoyeur »

Pour être valable, cette éventuelle censure devrait être votée avec les voix des députés du Nouveau Front populaire. « Nous passerions d’une crise politique à une crise économique et sociale, qui aurait pour conséquence » d’aller « vers la banqueroute », prévient Christian Estrosi. Le numéro 2 du parti d’Édouard Philippe craint, dans ce scénario, « qu’il y ait même des entreprises ou des collectivités qui ne puissent plus, demain, payer leurs salariés ou leurs fonctionnaires ». Marine Le Pen mettra-t-elle véritablement sa menace à exécution ? « Si elle veut prendre ce risque politique, qu’elle l’assume, pose le maire de Nice. Mais en tout cas, ce serait avoir un comportement de fossoyeur. »

D’après l’édile, l’ex-candidate à l’élection présidentielle, actuellement jugée au tribunal correctionnel de Paris dans le cadre des assistants parlementaires du FN, a « ses sujets à régler et veut détourner l’attention sur toutes les menaces qu’elle peut faire peser sur le gouvernement. » Christian Estrosi estime qu’une censure ne serait pas bien accueillie par les électeurs. « Les Français ont peut-être voulu sanctionner une action politique lors des législatives », mais « je sens qu’ils sont aujourd’hui conscients de cette instabilité qui menace les grands équilibres sociaux de notre pays tout entier. »

Comme les autres chefs des différents groupes parlementaires à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen sera reçue à Matignon lundi par le Premier ministre pour évoquer le débat sur le budget. Mardi, en marge du sommet du G20 à Rio de Janeiro, Emmanuel Macron a pour sa part dit « souhaiter de la stabilité » dans les semaines à venir. « C’est normal qu’il y ait des débats parlementaires, a lancé le président de la République. Je crois que le gouvernement, avec méthode, va continuer avec les forces du socle commun qui constituent aujourd’hui cette majorité relative et avec les oppositions d’avancer. »

Dans la même thématique

Risque de censure du RN : « Faire tomber le gouvernement avant le vote du budget serait criminel », alerte Christian Estrosi
3min

Politique

Droits de douane : « Trump va finir par se calmer » pour Pascal Lamy

Les décisions de Donald Trump d’augmenter les droits de douane ont bouleversé les marchés financiers. Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), président du Forum de Paris sur la paix, et coordinateur des instituts Jacques Delors, analyse le phénomène sur le plateau d’Ici L’Europe, interrogé par Caroline de Camaret.

Le

FRA – PARIS – GARE SAINT LAZARE
9min

Politique

SNCF : faut-il limiter le droit de grève, comme l’a déjà adopté le Sénat ?

Alors que la grève se profile à la SNCF pour le pont du 8 mai, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, soutient toujours le texte du centriste Hervé Marseille, dont il était rapporteur, qui encadre le droit de grève lors des départs en vacances ou jours fériés. « On tirera les enseignements, une fois ce conflit passé, de ce qui peut être amélioré », soutient le ministre. Mais « à court terme, la PPL n’est pas inscrite à l’ordre du jour », selon son entourage.

Le

La sélection de la rédaction