Alors que la France, avec le Royaume Uni et le Canada, s’apprête à reconnaître l’Etat d’Israël dans un mois à l’occasion d’une conférence internationale pour relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite « à deux Etats », le sujet de la situation humanitaire à Gaza a ouvert la séance de questions d’actualité au gouvernement du Sénat.
La présidente du groupe RDSE, Maryse Carrère a interpellé le Premier ministre. « Dites-nous comment la France compte agir vite et répondre à l’urgence de la famine […] Supporterions-nous un tel drame aux portes de l’Europe ? »
Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a autorisé une quantité limitée d’aide humanitaire après plus de deux mois et demi d’un blocus complet de Gaza. Après avoir rappelé plusieurs dizaines de milliers de réservistes, Israël a lancé samedi une offensive élargie sur l’ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d’anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés au premier jour de la guerre, le 7 octobre 2023, lors de l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.
« Qu’est-ce que nous voyons ? Nous voyons Gaza dans une situation humanitaire effroyable avec des risques de famine et de manque d’alimentation, en eau et en médicaments. Nous voyons des risques de perspective de guerre […] de déplacement de population […] d’annexion. La France ne peut pas l’accepter », a indiqué François Bayrou.
Le Premier ministre a rappelé que l’aide humanitaire « était présente ». « Il y a des mois de ravitaillement en nourriture et en eaux qui sont présents à la frontière dont une toute petite quantité est entrée (à Gaza) depuis deux jours ».
En conclusion, le Premier ministre a rappelé l’action de la France. « Nous sommes là pour mobiliser l’action internationale, soutenir ceux qui veulent la paix sans oublier que cette explosion a eu un détonateur, c’est le pogrom du 7 octobre ».
C’est dans ce but que l’accord entre l’Union européenne et Israël « est remis sur le métier », a-t-il insisté. Selon la diplomatie française, 17 Etats membres, dont la France, se sont prononcés en faveur d’un réexamen du texte en vigueur depuis 2000 et censé faciliter le dialogue politique et les échanges commerciaux entre les deux parties.