Rodéos urbains : l’État condamné par le tribunal administratif de Marseille
Le tribunal a estimé que les mesures mises en place par l'État étaient « insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique » dans des lieux « concernés par le déroulement régulier de rodéos motorisés ».

Rodéos urbains : l’État condamné par le tribunal administratif de Marseille

Le tribunal a estimé que les mesures mises en place par l'État étaient « insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique » dans des lieux « concernés par le déroulement régulier de rodéos motorisés ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Dans un arrêt rendu le 3 août, le tribunal administratif de Marseille a condamné l’État à un peu plus de 10 000 euros de dommages et intérêts face aux « mesures insuffisantes pour restaurer la tranquillité publique dans [ces] lieux concernés par le déroulement régulier de rodéos motorisés ». La plainte avait été déposée par un collectif d’habitants du quartier du Verduron à Marseille.

Une loi votée en 2018 rend la pratique du rodéo urbain passible d’un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende. En cas de facteurs aggravants, les condamnations peuvent même aller jusqu'à cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende.

« Créer de nouvelles brigades motorisées pour intercepter ces individus »

La loi de 2018 permet en outre de confisquer les motos et de punir « ceux qui promeuvent et organisent des rodéos urbains ». Un délit passible de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Les interventions liées aux rodéos urbains auraient augmenté de 15 % durant le confinement, selon le ministère de l’Intérieur, renforçant la traque de cette pratique.

Mais la loi ne fait pas tout, rappelait à publicsenat.fr Vincent Delahaye, sénateur (UC) de l’Essonne, à l’origine d’une proposition de loi sur les rodéos sauvages au Sénat : « Encore faut-il se donner les moyens de l’appliquer. » Vincent Delahaye soulignait la nécessité de « créer de nouvelles brigades motorisées pour intercepter ces individus ».

« Il y en a quelques-unes mais c’est encore très limité. En Essonne, il n'y en a qu’une ou deux », assurait l’élu. « Il en faut davantage et leur permettre d’intervenir à des horaires qui ne sont pas les leurs. Car, entre 21 heures et 6 heures du matin, vous n’avez presque personne. »

De nombreuses interpellations au mois d'août

Albertville, Nantes, La Ferté-Bernard, Montdidier, Orléans... De nombreuses interpellations ont eu lieu ce mois d'août, mais les autorités peinent à freiner ce qui est devenu un véritable phénomène de société.

Si la pratique est aujourd'hui interdite par la loi, elle peut surtout mener à des drames. Le 24 juin, un jeune homme lancé à toute allure sur un motocross a fauché un enfant de cinq ans, qui traversait la rue à vélo sur un passage piéton, sous la surveillance de son père. L'enfant, placé en coma artificiel, présente un traumatisme crânien et souffre d’une hémorragie cérébrale.

Partager cet article

Dans la même thématique

juppé Ok
9min

Politique

Présidentielle : de 1995 à 2022, que donnaient les sondages plus d’un an avant l’élection ?

Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
4min

Politique

Budget 2026 : quel calendrier pour la reprise des débats ?

Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.

Le