Rohingyas en Birmanie : « Plus personne ne les protège »
Au micro d’ « On va plus loin », la journaliste Emilie Lopes fait le point sur la situation des Rohingyas en Birmanie alors que, selon l’ONU, plus de 310 000 d’entre eux se sont réfugiés au Bangladesh depuis le 25 août, pour fuir les violences.

Rohingyas en Birmanie : « Plus personne ne les protège »

Au micro d’ « On va plus loin », la journaliste Emilie Lopes fait le point sur la situation des Rohingyas en Birmanie alors que, selon l’ONU, plus de 310 000 d’entre eux se sont réfugiés au Bangladesh depuis le 25 août, pour fuir les violences.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

 Alors que les Rohingyas, minorité musulmane vivant en Birmanie, sont victimes de nombreux massacres et que des centaines de milliers d’entre eux tentent de se refugier au Bangladesh, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a dénoncé lundi 11 septembre un « exemple classique de nettoyage ethnique » les concernant.

Ancienne correspondante à Rangoon en Birmanie, la journaliste Emilie Lopes utilise les mêmes termes et rappelle : « Les Rohingyas sont considérés par l’ONU comme la minorité la plus persécutée au monde ». La reporter les a rencontrés en 2014, dans les camps de Sittwe, la capitale de l’état d’Arakan : « Ils vivent en fait depuis des années dans des camps où ils ne peuvent pas sortir. Ils n’ont pas accès aux soins, à l’éducation. Ils ne vivent même plus, ils survivent ». Emilie Lopes souligne également que les Rohingyas « sont apatrides depuis 1982 » : « Plus personne ne les protège ».

Sur les « raisons » de leur persécution, la journaliste y voit une forme de nationalisme : « Ils sont détestés : déjà, ils ne sont pas considérés comme Birmans et puis l’Arakan est une région très pauvre et du coup, on les considère comme les fautifs (…) de cette pauvreté. Et donc les Birmans veulent qu’ils quittent la Birmanie et qu’ils retournent au Bangladesh ».

La communauté internationale s’est émue du silence, puis de la position proche du déni de la prix Nobel de la Paix et dirigeante birmane, Aung San Suu Kyi. Le dalaï lama a appelé lundi 11 septembre Aung San Suu Kyi  à trouver une solution pacifiste « dans un esprit de paix et de réconciliation ». Si la dirigeante birmane ne prend pas la défense de cette minorité c’est qu’ « elle n’en a pas la possibilité » selon Emilie Lopes : «  Aujourd’hui, malgré la démocratie de façade, ce sont les militaires qui sont au pouvoir…Elle ne peut pas faire grand-chose ». Et d’ajouter : « Elle a toujours été ambigüe. Elle n’a jamais voulu se prononcer pendant la campagne électorale en 2015. On pouvait se dire qu’une fois qu’elle serait élue, elle se positionnerait en leur faveur. Et il n’en est rien aujourd’hui ».

Pour Emilie Lopes, l’urgence concernant les Rohingyas, est de « leur apporter avant tout une aide humanitaire ». Elle compte repartir en Birmanie dans quelques jours. Et témoigner plus que jamais.

Interview en intégral d'Emilie Lopes à propos des Rohingyas, minorité birmane
07:28

Interview en intégralité d'Emilie Lopes

Partager cet article

Dans la même thématique

Rohingyas en Birmanie : « Plus personne ne les protège »
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Rohingyas en Birmanie : « Plus personne ne les protège »
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le