L'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal, classée "zéro influençable" dans les fiches de Monsanto en raison de son opposition au glyphosate, a prôné sur France-Info "une démarche institutionnelle" pour "nettoyer ce système de lobbying parfaitement nocif", où "Montanso ne doit pas être le seul".
Qualifiant de "pervers" le fait de "classer les gens en fonction de leur côté influençable", Mme Royal a révélé avec une pointe de fierté qu'elle figurait "dans ces fichiers illégaux comme à marginaliser, avec une note zéro, c'est à dire zéro influençable, zéro corruptible".
"Ça en dit long sur les méthodes des lobbyistes", a ajouté l'ancienne ministre socialiste: "ils font de l'espionnage, de l'infiltration, de l'influence, parfois financière j'imagine, et par conséquent l'intérêt de la mise à jour de ce mécanisme, c'est de pouvoir combattre les méthodes des lobbies parfaitement nocifs".
A la question de savoir si elle pensait porter plainte, Mme Royal a dit qu'elle "ne pas savoir encore". "S'il y a une plainte collective, pourquoi pas? Mais je pense que c'est aux autorités administratives et judiciaires de se saisir de ce cas".
"Ce serait mieux qu'il y ait une démarche institutionnelle et des investigations sur les autres lobbies, parce que Monsanto ne doit pas être le seul à se comporter de cette façon-là. Au lieu uniquement de se scandaliser, il faut rebondir sur cette révélation pour nettoyer ce système de lobbying".
Mme Royal a confié s'être sentie "un peu seule dans ce combat", "très difficile" en 2016.
Elle a évoqué la réunion du Conseil des ministres européen, où le renouvellement (de l'autorisation) de Monsanto était inscrit à l'ordre du jour, et souligné qu'elle-même et son homologue suédoise avaient "réussi à obtenir une majorité de blocage".
"J'avais eu l'ordre de voter pour la reconduction de Monsanto et j'avais dit à Manuel Valls (alors Premier ministre): (....) Je ne vote pas pour la reconduction, maintenant si tu veux venir siéger à ma place. Ou tu envoies l'ambassadeur à ma place. (....) Tu me fais remplacer à la réunion. Finalement personne n'est venu me remplacer", a-t-elle raconté.
Le groupe américain Monsanto aurait secrètement fiché "des centaines de personnalités" en France en fonction de leur position sur les pesticides, notamment le glyphosate, utilisant parfois des informations privées, a révélé jeudi France 2 dans une enquête.
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