Ségolène Royal (PS), ambassadrice des pôles et ancienne ministre, a affirmé lundi sur RTL qu'il ne fallait "pas tout jeter dans l'ENA, mais la réformer", en regrettant que se soit constituée, avec cette grande école "une sorte d'aristocratie d'Etat".
"La légitimité de l'interrogation sur +qu'est-ce que c'est que l'élite dans une société, comment on la forme?+, est tout à fait légitime", a assuré Mme Royal, elle-même passée par l'Ecole nationale d'administration.
Selon elle, "l'ENA consistait en un progrès considérable au moment où elle a été mise en place (NDLR: en 1945) puisqu'à l'argent ou à la naissance des bien-nés se substituait le travail scolaire ardu. J'en sais quelque chose, j'étais boursière, j'étais très fière de réussir ce concours auquel ma famille ne m'avait absolument pas destinée. Mais les choses se sont un peu dégradées dans la promotion sociale".
"Je ne suis pas sûre que mon cheminement serait encore possible aujourd'hui, parce qu'il y a une sorte d'aristocratie d'Etat qui s'est constituée, mais il ne faut pas tout jeter dans l'ENA, il faut la réformer", a-t-elle soutenu.
Le président Emmanuel Macron a confirmé jeudi devant la presse son intention de "supprimer, entre autres, l'ENA", chargeant l'avocat Frédéric Thiriez de repenser le fonctionnement de la haute fonction publique.