L'ancienne ministre (PS) Ségolène Royal n'est "pas choquée a priori" que le gouvernement mette en place des mesures "idéologiquement classées à droite" comme la baisse de la fiscalité sur le capital, à condition qu'il y ait des "compensations", "et c'est là où ça peut s'améliorer".
Contrairement à Bernard Cazeneuve, Mme Royal "ne dirai[t] pas" que la politique menée par Emmanuel Macron est "une politique de droite". "Ça ne me choque pas a priori que l'on puisse prendre des mesures qui sont idéologiquement classées à droite" mais "c'est une question de compensation", a-t-elle expliqué lors du "Grand jury RTL/Le Figaro/LCI".
"L'idée de dire qu'on va alléger la fiscalité sur le capital, sur les revenus du capital, pourquoi pas. Mais il y a deux choses: quels sont les signaux que l'on donne en même temps pour que les Français comprennent, et deuxièmement qu'est-ce qu'il y a comme compensation ?", a-t-elle poursuivi.
"Je crois qu'on est dans une société ou chaque euro dépensé doit être un euro utile et chaque euro allégé doit être un euro compensé. Autrement dit, comment est-ce qu'on fait du gagnant-gagnant ? C'est-à-dire avec cet allègement fiscal, qu'est-ce qu'on leur demande en contrepartie ? Et c'est là que c'est un peu faible. C'est là ou ça peut s'améliorer", a-t-elle jugé.
Selon l'ancienne ministre et candidate du PS à la présidentielle de 2007, "quand vous mettez beaucoup de ministres techniciens, à ce moment-là il faut peut-être renforcer les pouvoirs d'un parlement qui est au contact du territoire. En démocratie, il n'y a rien de plus vrai que le contact avec les électeurs, les gens, les entreprises de terrain".
"C'est évident, ça crevait les yeux que de faire l'allègement sur le capital et en même temps la (hausse de la) CSG sur les petits retraités, s'il y avait plus de ministres peut-être au contact du terrain, et si les parlementaires en amont avaient été consultés, peut-être que quelqu'un aurait dit : +attendez, il y a un problème de lisibilité de la politique qui est conduite+", a poursuivi Mme Royal.
"Ça peut venir, je ne suis pas pour condamner a priori, mais je pense que la politique, dans des sociétés complexes, c'est aussi une capacité de réajustement permanent", a-t-elle insisté.