Rugy élu président d’une Assemblée nationale « profondément renouvelée »
François de Rugy, 43 ans, ex-écologiste passé à la République en marche (REM), a été très largement élu mardi par les députés 13e président de l...

Rugy élu président d’une Assemblée nationale « profondément renouvelée »

François de Rugy, 43 ans, ex-écologiste passé à la République en marche (REM), a été très largement élu mardi par les députés 13e président de l...
Public Sénat

Par Isabelle CORTES, Anne Pascale REBOUL

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

François de Rugy, 43 ans, ex-écologiste passé à la République en marche (REM), a été très largement élu mardi par les députés 13e président de l'Assemblée nationale de la Ve République, devançant quatre candidats dont trois femmes.

Visiblement ému, le député de Loire-Atlantique depuis 2007, qui l'a emporté par 353 voix, a aussitôt été salué par une longue standing ovation, mais boudé par quelques députés, dont des Insoumis.

Depuis le perchoir, il a insisté sur "le défi particulier qui est le nôtre" vu l'ampleur de l'abstention, et déroulé son programme de modernisation de l'institution, dont l'hémicycle "ne doit pas être un lieu de provocations et d'anathèmes".

Les présidents de l'Assemblée nationale
Les présidents de l'Assemblée nationale
AFP

Et de lancer: "dans cet hémicycle profondément renouvelé, dans ses visages comme dans sa géographie politique, la vérité ne siègera ni d'un côté ni de l'autre" mais "naîtra du débat et de la volonté d'agir".

Il a reçu les félicitations du président du Sénat Gérard Larcher (LR). "Ensemble, mettons-nous au travail pour réconcilier les Français avec le Parlement", lui a-t-il tweeté.

Parti le premier en campagne, l'ancien candidat à la primaire PS élargie avait mis en avant son expérience d'ancien coprésident des élus écologistes et vice-président de l'Assemblée.

Il est l'un des plus jeunes locataires de l'Hôtel de Lassay, ayant le même âge que Jacques Chaban-Delmas à son entrée en fonction, et deux ans de plus que Laurent Fabius.

Face à lui, Jean-Charles Taugourdeau (LR) a obtenu 94 voix, Laure de La Raudière (LR "constructifs") 34, Laurence Dumont ("Nouvelle Gauche", ex-groupe PS) 32, et Caroline Fiat (LFI soutenue par les communistes) 30.

Le doyen des députés, Bernard Brochand (LR), donne le coup d'envoi de la XVe législature de la Ve République, le 27 juin 2017, devant une Assemblée profondément renouvelée, et avant l'élection de son nouveau président
Le doyen des députés, Bernard Brochand (LR), donne le coup d'envoi de la XVe législature de la Ve République, le 27 juin 2017, devant une Assemblée profondément renouvelée, et avant l'élection de son nouveau président
AFP

Les dés étaient jetés dès la matinée, lorsque M. de Rugy avait été choisi comme candidat du groupe REM, l'emportant dès le premier tour face à deux ex-socialistes, Sophie Errante et Brigitte Bourguignon, et un ex-UDI, Philippe Folliot.

- Remise en jeu à mi-mandat -

Ce choix d'un homme avait poussé d'autres groupes à présenter des candidates pour présider une Assemblée féminisée à près de 39% - un record. Aucune femme n'a occupé la fonction jusqu'alors.

François de Rugy, ex-écologiste passé à la République en marche (REM), élu largement, avec 353 voix, treizième président de l'Assemblée nationale de la Ve République, le 27 juin 2017
François de Rugy, ex-écologiste passé à la République en marche (REM), élu largement, avec 353 voix, treizième président de l'Assemblée nationale de la Ve République, le 27 juin 2017
AFP

Brigitte Bourguignon s'est cependant dite "déçue pour les femmes", ajoutant : "nous avons peut-être raté un moment important".

Le perchoir et tous les autres postes à responsabilité de REM à l'Assemblée seront cependant remis en jeu à mi-mandat, dans deux ans et demi.

Après le coup d'envoi officiel en début d'après-midi de la XVe législature par le doyen d'âge, Bernard Brochand (LR), 79 ans, les députés se sont succédé près d'une heure pour voter à bulletin secret dans une urne à la tribune, dans une ambiance courtoise.

Assis par ordre alphabétique, les nouveaux - 424 élus sur 577 n'ont jamais été députés - ont côtoyé les anciens. Scène inhabituelle, la présidente du FN et élue du Pas-de-Calais Marine Le Pen a notamment serré la main de Jean-Luc Mélenchon.

Certains Insoumis sont venus sans cravate, par rejet des "codes vestimentaires imposés", tandis que le député de Polynésie Moetai Brotherson a mis veste et cravate par-dessus son costume traditionnel lavalava.

Le suspense avait pris fin plus tôt pour le nombre des groupes politiques composant l'Assemblée: ils seront sept, contre six au démarrage de la précédente législature, ce qui était déjà un record sous la Ve République.

Faute de pouvoir s'entendre "politiquement" avec les trois députés nationalistes corses, Olivier Falorni (divers gauche) a renoncé à constituer un huitième groupe.

Les groupes ont achevé mardi de désigner leurs chefs de file, tous masculins. Sans surprise, M. Mélenchon emmènera les Insoumis et un binôme les "constructifs" Républicains, UDI et Indépendants, avec Franck Riester (LR) et Stéphane Demilly (UDI). André Chassaigne a été reconduit à la tête des communistes.

Donnant le ton de combats futurs, Insoumis et communistes se sont rendus à la mi-journée à un rassemblement proche du Palais Bourbon contre la nouvelle loi travail.

Au menu du reste de la semaine, la répartition des postes, notamment huit présidences de commission.

Édouard Philippe fera mardi sa déclaration de politique générale, suivie d'un vote de confiance qui pourrait réveiller des divergences dans quelques groupes.

Manuel Valls a indiqué qu'il voterait la confiance. L'ancien Premier ministre a annoncé avec fracas qu'il quittait le PS et s'apparentait au groupe du parti présidentiel. "Je quitte le Parti socialiste, ou le Parti socialiste me quitte", a-t-il lâché.

Il n'est pas exclu qu'Emmanuel Macron précède le Premier ministre, avec une intervention dès lundi devant le Congrès au château de Versailles.

Partager cet article

Dans la même thématique

Rugy élu président d’une Assemblée nationale « profondément renouvelée »
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Rugy élu président d’une Assemblée nationale « profondément renouvelée »
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le