Rugy sur Le Pen: l’immunité parlementaire « ne doit pas servir à faire obstacle » à la justice
L'immunité parlementaire "ne doit pas servir à faire obstacle au bon fonctionnement de la justice", a déclaré jeudi le président...

Rugy sur Le Pen: l’immunité parlementaire « ne doit pas servir à faire obstacle » à la justice

L'immunité parlementaire "ne doit pas servir à faire obstacle au bon fonctionnement de la justice", a déclaré jeudi le président...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'immunité parlementaire "ne doit pas servir à faire obstacle au bon fonctionnement de la justice", a déclaré jeudi le président de l'Assemblée nationale François de Rugy, après la levée de l'immunité de Marine Le Pen dans une affaire de diffusion de photos de victimes de l'Etat islamique.

"Il faut savoir que Mme Le Pen, comme M. Collard avant elle, ont été simplement convoqués par un juge qui veut les entendre. Il ne veut pas les mettre en garde à vue, en examen, encore moins en détention provisoire. Et pour la première fois, ce n'était jamais arrivé, M. Collard et Mme Le Pen ont dit non, on ne répondra pas à votre convocation du fait de l'immunité parlementaire. Donc nous avons été obligés de la lever pour cela", a poursuivi le président de l'Assemblée sur franceinfo.

Mais pour Nicolas Bay, secrétaire général du Front national, cette levée de l'immunité constitue une "tentative de restreindre la liberté d'expression" de Marine Le Pen.

"Quand on fait des poursuites, avec toutes les étapes intermédiaires, c'est évidemment des actes de contrainte", a-t-il affirmé au micro d'Europe 1.

Le bureau de l'Assemblée a levé mercredi l'immunité de Mme Le Pen pour la diffusion en 2015 sur Twitter de photos de victimes du groupe EI. Fin septembre, il avait déjà levé l'immunité de Gilbert Collard pour les mêmes raisons.

Fustigeant "la lâcheté des députés qui ont pris cette décision", Nicolas Bay a dénoncé une justice "politisée".

"Les juges ne sont pas au-dessus de la démocratie et du suffrage universel. A un moment donné, il y a un principe de séparation des pouvoirs qui ne doit pas donner un pouvoir absolu au juge sur le législateur", a-t-il affirmé.

Une enquête préliminaire avait été lancée en décembre 2015 par le parquet de Nanterre pour "diffusion d'images violentes". Par les images publiées sur Twitter, les deux frontistes entendaient protester contre le "parallèle ignoble" EI-FN dressé selon eux par le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC.

Invité à s'exprimer sur ce même plateau jeudi, le député FN Sébastien Chenu a prédit que Marine Le Pen, "respectueuse de nos institutions", "se rendra" à la convocation du juge, mais "pour contester".

"Vous voyez bien que c'est de la mise en scène sur la thématique permanente de l'extrême-droite qui est celle de la victimisation", a dit François Rugy".

"Si vous voulez me faire dire que par ailleurs on pourrait s'abstenir de porter plainte à tout bout de champ, pour des procédures de diffamation, de ceci, que Mme Le Pen utilise par ailleurs, oui je pense qu'on pourrait alléger la justice de ce genre de procédures. Mais à partir du moment où elles ont lieu, il n'y a aucune raison que les députés soient au-dessus des lois", a-t-il conclu.

Partager cet article

Dans la même thématique

FRANCE – GOVERNMENT QUESTION TIME AT NATIONAL ASSEMBLY
2min

Politique

Après le cambriolage du Louvre, Rachida Dati auditionnée mardi 28 octobre au Sénat

Rachida Dati sera auditionnée au Sénat mardi 28 octobre par la commission de la culture du Sénat dans le cadre de la préparation de l’examen du budget. Quelques jours après le cambriolage spectaculaire du Louvre, la ministre doit s’attendre à des questions sur les moyens alloués à la sécurisation des musées.

Le

Illustration: end of the C8 and NRJ12 channels
4min

Politique

Arcom : le rapport d’un sénateur RN pointe des saisines massives « organisées par des groupes militants »

Rapporteur spécial des crédits de la mission « direction de l’action du gouvernement », le sénateur Christopher Szczurek (Rassemblement national) vient de présenter un rapport sur l’Arcom. Il en profite pour émettre une position personnelle sur l’épineuse question du contrôle du pluralisme par cette autorité administrative indépendante.

Le