Après « l’écoterrorisme », le « terrorisme intellectuel d’extrême gauche ». Mis en cause dans la gestion du maintien de l’ordre pendant les manifestations contre la réforme des retraites, ou contre la méga-bassine de Sainte-Soline, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a répondu ce week-end à la France insoumise et ses alliés pour dénoncer les violences qui visent les forces de l’ordre. Dans les rangs de la gauche, cette formule choc a suscité l’indignation. Secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, Marine Tondelier a fustigé le discours d’un ministre « pyromane ».
Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a pleinement apporté son soutien à son collègue de la place Beauvau, notamment sur la question des affrontements à Sainte-Soline. « Il y a un moment où il faut appeler les choses par leur nom », a appuyé le ministre, invité ce 3 avril d’Audition publique, l’émission politique de Public Sénat et LCP-AN, en partenariat avec Le Figaro Live. « Jeter des boules de pétanque sur des gendarmes, se munir de bonbonnes de gaz, tirer avec des mortiers d’artifice, venir avec des armes qui peuvent tuer, ce n’est pas être écologiste […] Si on considère qu’en nommant les casseurs, on porte du tort à l’écologie, on se trompe lourdement », a-t-il ajouté.
Selon le ministre de la Transition écologique, la contre-offensive médiatique de Gérald Darmanin fait l’objet d’un « raccourci ». « Je comprends que l’émotion, au vu, à la fois des images et des retours que vous avez de vos propres rangs, elles vous conduisent à dénoncer non seulement ceux qui leur ont tiré dessus, mais ceux qui en plus, le soir, expliquent que les violences seraient du côté des forces de l’ordre, et pas des manifestants », a-t-il appuyé en soutien à son collègue, dont il souligne la « sincérité ». Et d’ajouter : « Il y a quand même une forme d’inversion de l’histoire, qui consiste à présenter une vérité de manière alternative. »
Christophe Béchu réagit à la plainte d’Europe Ecologie-Les Verts
Christophe Béchu estime que la participation de parlementaires insoumis ou écologistes à cette manifestation dans les Deux-Sèvres, suivie de leur mise en cause des forces de l’ordre « dessert la cause de l’écologie ».
Il y a déjà deux mois, le ton était monté, par tweets interposés, entre le ministre et les écologistes. Sur le réseau social, Christophe Béchu avait répondu le 2 février à Marine Tondelier, avec ces mots : « Jeter de la soupe sur des œuvres ou défendre ceux qui jettent des boules de pétanque sur des gendarmes, c’est lutter contre le dérèglement climatique ? Belle cohérence des « écologistes » ! » Dans un communiqué, le parti EELV avait alors dénoncé « des accusations mensongères et outrancières » et annoncé son intention de porter plainte pour diffamation publique contre le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu devant la Cour de Justice de la République.
Interrogé ce lundi sur le devenir de cette plainte, l’ancien maire d’Angers a précisé qu’il n’avait eu « absolument aucun élément ». En revanche, il a choisi de « maintenir évidemment » ses propos. « Expliquer que jeter des boules de pétanque contre des gendarmes, ça n’est pas lutter contre le réchauffement climatique, je pense que c’est très exact et je pense que c’est ce que tout le monde pense. »