Depuis sa première élection en 2017, Emmanuel Macron promet la constitution de gouvernements « resserrés » autour d’une dizaine de ministres. C’est le gouvernement du nouveau Premier ministre Gabriel Attal qui semble, pour le moment, se rapprocher le plus de cette promesse avec seulement 15 ministres et ministres délégués nommés le 11 janvier. Un resserrement qui a un prix : la disparition de plusieurs ministères de plein exercice, dont l’Education nationale ou encore la Fonction publique, avant l’annonce dans les jours à venir du nom des ministres délégués et des secrétaires d’État.
Interrogée sur le plateau d’Extra Local au sujet de l’absence d’un ministère dédié à la Fonction publique, la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon attend pourtant un interlocuteur pour échanger sur la question du salaire des fonctionnaires. Alors que le pouvoir d’achat s’impose comme principale préoccupation des Français, la syndicaliste dénonce le fait qu’aucune discussion sur les salaires des travailleurs du secteur public ne soit pour le moment prévue cette année : « 2024 ne peut pas être une année blanche pour les fonctionnaires. »
Une réforme de la fiscalité
Bruno Le Maire, toujours ministre de l’Economie et des Finances après le remaniement, ne fait pas partie des nouvelles têtes de ce gouvernement. Lors de ses vœux aux acteurs économiques le 8 janvier, le numéro 2 du gouvernement a assuré qu’il faudrait trouver « au minimum 12 milliards d’euros d’économies en 2025 ».
Mais pour Marylise Léon, au-delà du sujet des dépenses, il faut également ouvrir un débat sur la question des recettes, en portant notamment une réforme de la fiscalité des entreprises. « Beaucoup d’entreprises bénéficient d’exonération de cotisations. Celles qui ne jouent pas le jeu de la négociation collective sur les salaires pourraient ne plus bénéficier de ces exonérations, ce qui ferait des recettes en plus », propose la syndicaliste.
Lors de la passation à Matignon, Gabriel Attal a notamment adressé son discours aux Français qui « se lèvent tous les matins pour aller travailler ». Sur le plateau de Public Sénat, la secrétaire générale de la CFDT a adressé un message au Premier ministre à ce sujet : « allons un peu plus loin ». « Je voudrais qu’on parle de la qualité du travail et de l’envie qu’ont les salariés et les agents de la fonction publique de bien faire leur travail », a défendu Marylise Léon. Presque un an après le lancement du mouvement social contre la réforme des retraites, la syndicaliste espère ainsi que la nouvelle ministre du Travail (mais aussi de la Santé et des Solidarités) Catherine Vautrin saura mettre la question des conditions de travail au cœur de son mandat.