Salon de l’agriculture : la visite d’Emmanuel Macron « a été très compliquée » détaille Christiane Lambert  

Salon de l’agriculture : la visite d’Emmanuel Macron « a été très compliquée » détaille Christiane Lambert  

Le salon de l’agriculture bat son plein depuis une semaine au Parc des expositions. Alors qu’ils ont reçu la visite de nombreux politiques, les agriculteurs continuent d’alerter sur leur situation.
Public Sénat

Par Océane Blanchard

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« Il n'y a pas ‘trop’ d'agriculteurs en France. Il y a une agriculture extrêmement diversifiée » réagit Christiane Lambert, présidente du FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles). Tiraillés entre une agriculture plus saine et des situations économiques très difficiles, le monde agricole appelle à l’aide.

Invitée de la matinale de « Bonjour Chez Vous », Christiane Lambert revient sur la visite d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture. « Ça a été très compliqué la visite d’Emmanuel Macron, il a fallu travailler en amont. Il y a des décisions qui ont été prises que les agriculteurs ont du mal à accepter » analyse-t-elle. Parmi elles ? Les zones de « non-traitement ».

Depuis le 1er janvier, les agriculteurs doivent respecter des « zones de non-traitement » entre cultures et habitations lors de la pulvérisation de pesticides. Mais cet arrêté, qui limite la zone de culture agricole, n’a pas prévu de compensation. « Nous avons demandé 2 choses : une compensation économique, […] et que les agriculteurs ne soient pas en insécurité juridique » explique Christiane Lambert.

Autre point de discorde : la retraite des agriculteurs. Au salon, le président a affirmé l’impossibilité de passer les pensions actuelles à 85% du Smic « dans l’immédiat ». « Est-ce qu'on peut dire sincèrement que des agriculteurs qui ont travaillé toute leur vie perçoivent 740€ pour les hommes, 580€ pour les femmes, alors que la retraite moyenne des Français est de 1380 € ? » interpelle la présidente du FNSEA.

« Ce n’est pas aux agriculteurs de payer le Brexit »

Mais les revendications des agriculteurs ne se cantonnent pas aux politiques nationales. À l’échelle européenne, le budget de la PAC inquiète, au moment où la sortie du Royaume-Uni va coûter cher aux états membres. « La France a peut-être trop tardé à s'exprimer » déclare Christiane Lambert, qui reconnaît les efforts récents d’Emmanuel Macron sur le sujet. Le Président a en effet affirmé que « ce n’est pas aux agriculteurs de payer le Brexit ».

« Le Brexit est passé, c'est moins 12 milliards d'euros dans le budget général. C'est moins 3 milliards d'euros pour la PAC. On ne peut pas demander plus aux agriculteurs français et européens et dire on va diminuer le budget » estime-t-elle.

La présidente de la FNSEA tire également la sonnette d’alarme sur les négociations internationales, notamment concernant le secteur viticole. Donald Trump a en effet décidé d’imposer des taxes sur les vins français en réponse au conflit Airbus/Boeing et aux taxations des GAFAM. « C'est catastrophique pour le secteur du vin. Il faut que le gouvernement français continue à pousser, la décision elle est au niveau européen » conclut Christiane Lambert.

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