La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen avait indiqué le 27 février sa volonté « d’interdire la machine médiatique du Kremlin. » Quelques jours plutôt, le sénateur centriste Laurent Lafon, président de la commission des affaires culturelles du Sénat, avait également plaidé auprès du président de l’autorité de régulation des médias Roch-Olivier Maistre et de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot de suspendre plusieurs médias russes dont la chaîne de télévision financée par le Kremlin, RT. La chaîne est accusée depuis son arrivée en France de se faire l’écho du gouvernement russe.
Déjà mise en demeure par le gendarme de l’audiovisuel en 2018, l’Arcom suspend définitivement l’autorisation de diffusion de la chaîne, autorisation reçue au moment de la signature de la convention de RT (anciennement Russia Today) avec l’autorité de régulation. Lancée le 18 décembre 2017, la chaîne était accessible sur les boxes TV de plusieurs diffuseurs français. L’Arcom précise que cette décision européenne entre en vigueur avec effet immédiat à partir du 2 mars 2022. L’équipe RT a fait ses ultimes adieux à ses téléspectateurs avant que son flux ne soit coupé par les diffuseurs dans un dernier journal télévisé.
Les géants du numérique avaient déjà fortement restreint la diffusion de RT sur le web. L’entreprise chinoise TikTok avait été le premier réseau social à rendre inaccessibles les vidéos de RT et Sputnik. Fin février, les comptes Facebook et Instagram des deux médias avaient été bloqués par Meta, la société américaine propriétaire des deux géants du numérique. Google avait également emboîté le pas en bloquant les chaînes YouTube des deux organes de presse dans toute l’Europe.