Sans-abris : « Personne n’a intérêt à rentrer dans une bataille de chiffres », juge Bargeton
Alors que le gouvernement est accusé d’avoir sous-estimé le nombre de SDF dans la capitale, le sénateur (LREM) de Paris a donné son avis sur la « Nuit de la Solidarité », organisée par la mairie pour les recenser.

Sans-abris : « Personne n’a intérêt à rentrer dans une bataille de chiffres », juge Bargeton

Alors que le gouvernement est accusé d’avoir sous-estimé le nombre de SDF dans la capitale, le sénateur (LREM) de Paris a donné son avis sur la « Nuit de la Solidarité », organisée par la mairie pour les recenser.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Les chiffres que nous avons, c’est à peu près une cinquantaine d’hommes isolés en Île-de-France, pour être très précis ». Le décompte du secrétaire d’État Julien Denormandie, sur le nombre de personnes ayant dormi dans la rue dans la nuit du 29 au 30 janvier, avait créé la polémique.

Cette nuit, près de 2.000 personnes ont sillonné les rues de la capitale pour recenser tous les sans-abris. Les chiffres seront connus à la fin du mois. Faut-il y voir une réponse politique ? Interrogé sur les chaînes parlementaires, dans Parlement Hebdo, Julien Bargeton, sénateur (LREM) de Paris, a répondu que « personne » n’avait « intérêt à rentrer dans une bataille de chiffres sur le sujet des sans-abris ».

Également membre du Conseil de Paris, Julien Bargeton a souligné qu’une telle opération n’allait pas solder la fin des difficultés pour ces SDF. « S’il s’agit de compter  comme cela a été fait dans d’autres villes, pourquoi pas, mais je ne crois pas que ce soit le plus important. Le plus important c’est de travailler pour améliorer la situation […] Sortons des polémiques politiciennes, et disons-nous quand même que compter ne suffit pas. Les associations connaissent déjà la situation. »

Sylvain Maillard « ne voulait pas absolument pas dire cela »

Cette réalité, l’exécutif n’en est pas responsable a rappelé le sénateur LREM. « C’est une situation ancienne, ce n’est pas le gouvernement actuel qui a créé les sans-abris […] C’est une réalité très malheureuse de nos villes ». Cependant, la réponse à cette crise avait été érigée en engagement par Emmanuel Macron en juillet dernier. Le chef de l’État avait alors promis de loger tous les sans-abris « d'ici la fin de l'année » 2017.

La polémique née des propos de Julien Denormandie a même repris de plus belle lorsque le député LREM de Paris, Sylvain Maillard, avait confirmé que ce chiffre était « exact », ajoutant que « même dans les cas de grand froid, certains SDF ne souhaitent pas être mis à l'abri ». Pour Julien Bargeton, il s’agit d’une « maladresse » et d’une « phrase amputée ». « Évidemment dans son for intérieur, il ne voulait absolument pas dire cela », a-t-il défendu.

En tant que parlementaire de la majorité, Julien Bargeton a indiqué que la loi « ELAN » sur le logement, portée par Jacques Mézard, construirait une « solution sur un parcours du logement ». L’objectif sera, selon lui, de « faire comme dans certains pays scandinaves, où l’on met le logement d’abord, en évitant les expulsions locatives ».

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Sans-abris : « Personne n’a intérêt à rentrer dans une bataille de chiffres », juge Bargeton
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le