Santé: cinq candidats à la présidentielle donnent leur vision
Cinq postulants à l'Elysée donneront mardi leur vision de la santé de demain, un sujet cher aux Français. L'occasion pour François Fillon de...
Par Estelle EMONET
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Cinq postulants à l'Elysée donneront mardi leur vision de la santé de demain, un sujet cher aux Français. L'occasion pour François Fillon de tenter de rassurer ses électeurs après ses propos polémiques sur le rôle de l'Assurance maladie.
Emmanuel Macron, candidat d'En marche!, ouvrira le grand oral organisé par la Mutualité française au Palais Brongniart à Paris, avant de laisser la place à Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Benoît Hamon (PS) et Yannick Jadot (EELV) et enfin François Fillon (Les Républicains) qui est attendu aux alentours de 11H30.
L'occasion pour les prétendants à l'Elysée de préciser leur programme sur un thème qu'affectionnent les Français, à la fois très attachés au système de santé et inquiets pour son avenir. Le sujet avait brutalement fait irruption dans le duel Fillon-Juppé de l'entre deux tours de la primaire à droite.
François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle, va visiter un centre social, le 17 février 2017 à Tourcoing
AFP
Disposant chacun d'une vingtaine de minutes, ils présenteront tour à tour leurs propositions en matière de santé et de protection sociale avant de répondre aux questions de trois think tanks aux couleurs politiques différentes: la Fondapol, (classée à droite), la Fondation Jean-Jaurès (proche du PS) et Terra Nova (étiqueté à gauche).
L'enjeu est de taille pour François Fillon qui avait provoqué la polémique jusque dans son camp en proposant de "focaliser" l'assurance maladie sur les "gros" risques, affections graves ou de longue durée (ALD), alors que les "petits" seraient remboursés par les mutuelles ou assurances privées.
Un médecin utilise la carte vitale d'un patient lors d'une consultation le 23 septembre 2013 à Godewaersvelde
AFP/Archives
Accusé de vouloir "privatiser" la santé, le candidat de la droite, qui depuis l'affaire des emplois présumés fictifs de sa famille a le plus grand mal à faire entendre ses propositions, avait finalement retiré la proposition de son site internet à la mi-décembre.
"Sur la Sécurité sociale, beaucoup de choses vont changer", a d'ores et déjà prévenu il y a une dizaine de jours, Jean-Christophe Lagarde, soutien de M. Fillon et président de l'UDI.
- 'Le statu quo n'est pas possible' -
Pour les autres candidats, ce sera l'occasion de préciser leurs propositions sur des sujets "importants pour les Français, mais sur lesquels ils se sont encore peu exprimés", se félicite Thierry Beaudet, président de la Mutualité française évoquant: l'accès aux soins ou encore le reste à charge après remboursement.
Emmanuel Macron le 18 février 2017 à Toulon
AFP/Archives
Ainsi Emmanuel Macron, qui n'a pas encore dévoilé son programme, devrait évoquer sa proposition de prise en charge à 100% des frais de lunette, des prothèses dentaires et d'audition dont on ignore toutefois qui des mutuelles ou de la Sécu en assurera la charge.
Un meilleur remboursement de ces soins, source de restes à charge importants, que partagent Nicolas Dupont-Aignan et Benoît Hamon.
Le candidat du Parti socialiste s'est déclaré en effet pour que l'Assurance maladie rembourse davantage les soins dentaires notamment, mais préconise à l'inverse son désengagement sur la difficile définition des médicaments de "confort".
Benoît Hamon, candidat de la gauche à la présidentielle, lors d'un meeting à Lisbonne, le 17 février 2017 au Portugal
AFP
M. Hamon pourrait aussi aborder la délicate question de la répartition des médecins sur le territoire à travers sa proposition de déconventionner avec l'Assurance maladie les médecins qui s'installent en territoires surdotés afin de les inciter à s'installer vers les zones en besoin. La mesure avait déjà été proposée mais rejetée par l'Assemblée nationale à l'automne. Elle avait suscité la colère des syndicats de médecins libéraux qui dénonçaient une attaque à la liberté d'installation.
Enfin, le socialiste devrait réitérer sa proposition d'un "droit à la santé universel, indépendamment du statut professionnel ou personnel" en étendant l’aide à l’accès aux complémentaires santé aux fonctionnaires, retraités, étudiants et chômeurs longue durée.
"Si les solutions des candidats sont différentes, elles montrent que le statu quo n'est pas possible", souligne Thierry Beaudet. Même si "on a eu le sentiment parfois que certaines étaient marquées du sceau d'une assez grande impréparation", souligne le président de la fédération qui rassemble plus de 400 mutuelles.
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