Prosecution of the former President of the Republic, Nicolas Sarkozy, his lawyer Thierry Herzog and the former magistrate Gilbert Azibert in the "eavesdropping" case. Paris, 05/12/2022. Photograph by Gabrielle Cezard / SIPA. Proces en appel de l ex President de la Republique, Nicolas Sarkozy, de son avocat, Thierry Herzog et de l ancien magistrat Gilbert Azibert dans l affaire des "ecoutes". Paris, le 05/12/2022. Photographie de Gabrielle Cezard / SIPA.//CEZARDGABRIELLE_CEZARD.007/Credit:Gabrielle CEZARD/SIPA/2212051509
Sarkozy condamné dans l’affaire des écoutes : les réactions politiques
Après la condamnation de l’ancien chef de l’Etat à trois ans de prison dont un ferme, exécuté par bracelet électronique, dans l’affaire des écoutes, les réactions ne sont pas légion à droite. « Si maintenant on confond intention et corruption, on peut condamner la moitié des Français », lance tout de même le sénateur LR Pierre Charon, sarkozyste historique. L’ex-Président se pourvoit en cassation, ce qui est suspensif des mesures prononcées.
C’est une peine qui fera date. Une première pour un ancien président de la République. Nicolas Sarkozy a été condamné ce mercredi en appel à trois ans de prison, dont un an ferme, exécuté sous bracelet électronique, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes. Soit plus que les réquisitions de trois ans de prison avec sursis. La cour d’appel de Paris confirme ainsi la peine prononcée en première instance, le 1er mars 2021, contre l’ancien président de la République. Une interdiction des droits civiques de trois ans est aussi prononcée contre l’ex-chef de l’Etat, ce qui revient à être inéligible.
« Nicolas Sarkozy est victime d’un acharnement », selon Olivier Marleix
Nicolas Sarkozy, qui a contesté pendant le procès l’accusation « avec la plus grande force », se pourvoit en cassation. Ce pourvoi est « suspensif de toutes les mesures qui ont été prononcées aujourd’hui », a souligné son avocate Jacqueline Laffont, qui dénonce une décision « stupéfiante ».
A droite, difficile de trouver des élus prêts à réagir suite à la nouvelle. On ne se bouscule pas, mais quelques-uns se lancent tout de même, à l’image du sénateur LR Pierre Charon, fidèle sarkozyste historique. « Une conversation entre un avocat et un client ne peut être utilisée contre le client ! C’est un principe essentiel qui fonde toute œuvre de justice », réagit le sénateur de Paris, qui ajoute :
Si maintenant on confond intention et corruption, on peut condamner la moitié des Français.
Pierre Charon, sénateur LR
Dans le même registre, sur C-News, Henri Guaino, l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, prend sa défense : « On me dit que c’est l’intention qui compte. Mais l’intention de quoi ? L’intention, c’est d’aller voit quelqu’un, de l’inviter à déjeuner et de lui dire si tu me passes le marché public, je te donne tant. Ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé », soutient l’ancien député LR, qui continue : « Je ne veux même plus commenter. Parce que les mots me manquent… »
Sur Twitter, le président du groupe LR de l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, a quand même exprimé son soutien à l’ex-Président. « Des écoutes illégales, une enquête hors normes, au final le simple soupçon d’une « tentative » de délit… Oui, à l’évidence Nicolas Sarkozy est victime d’un acharnement », soutient le député, qui lui témoigne de son « estime » et de son « affection ».
« Cette peine du bracelet est ridicule », selon le sénateur LR Jérôme Bascher
Jérôme Bascher, sénateur LR de l’Oise, qui n’est pas sarkozyste à la base, prend aussi la défense de l’ex-Président. « Est-ce que Nicolas Sarkozy a besoin de bracelet pour qu’on sache où il est ? C’est un dispositif ridicule. On sait où est Nicolas Sarkozy à chaque instant, il y a même un officier de sécurité qui est chargé de cela. Cette peine du bracelet est ridicule », selon Jérôme Bascher. Il continue : « Est-ce qu’on enfermerait le Président car il devient un danger pour nos concitoyens ? A-t-il besoin de se réinsérer ? Je ne crois pas ».
« Vous ne mettez pas sous bracelet des emmerdeurs, des voleurs et des multirécidivistes, des cambrioleurs récidivistes mineurs, non ça, on ne le fait pas. Mais celui dont on sait parfaitement où il est à chaque instant, on le met sous bracelet », insiste Jérôme Bascher, qui affirme même que « la peine de bracelet décrédibilise la justice ».
Sur le fond, « si la justice estime qu’il est coupable, c’est la justice. Mais il y a aussi un pourvoi en cassation. Et en cassation, cela porte sur la méthode. On peut casser la décision comme c’est basé sur des écoutes. Il y aura peut-être à redire », pense le sénateur LR de l’Oise.
Un autre ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, Franck Louvrier, qui était chargé de la com’, s’est lui fendu d’un simple tweet. « Je ne ferai aucun commentaire tant que toutes les voies de droit ne seront pas épuisées. Je renouvelle ma profonde amitié et mon total soutien au Président », a juste affirmé le maire de La Baule.
« Tolérance zéro », plaide le sénateur écologiste Guillaume Gontard
A gauche, on se fait un peu moins prier. Sur Twitter, quelques élus n’ont pas manqué d’épingler l’ancien chef de l’Etat suite au jugement. « Une affaire d’une gravité sans précédent au cours de la Ve République », écrit le président du groupe écologiste du Sénat, Guillaume Gontard, reprenant les mots du parquet général. « Tolérance zéro », tranche le sénateur de l’Isère.
« J’adore les LR en chœur commentant le discrédit de la décision judiciaire #fatigue #Sarkozy », tweete de son côté la sénatrice PS, Marie-Pierre de la Gontrie, qui pose au passage une question : « Après cette condamnation par la Cour d’appel, notamment à la privation de ses droits civiques, Nicolas Sarkozy peut-il rester membre (de droit) du Conseil constitutionnel ? »
Pour Guillaume Garot, député PS de la Mayenne et ancien ministre, « cette condamnation est aussi la démonstration que la justice passe en France. Et que, pour rester un pilier de notre République, elle doit veiller avec exigence à son indépendance. « Puissant ou misérable », chacun lui est soumis. C’est aussi ça, l’égalité ».
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