Sarkozy en photo avec Fillon : ensemble tout redevient possible ?

Sarkozy en photo avec Fillon : ensemble tout redevient possible ?

Les poignées de main s’enchainent pour François Fillon. Après Alain Juppé hier, c’est au tour de Nicolas Sarkozy de se prêter à l’exercice pour donner l’image d’une droite unie à trois jours du premier tour.
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Deux  poignées de main : glaciale avec Alain Juppé, en photo avec Nicolas Sarkozy, depuis 48 heures François Fillon s’échine à démontrer que toute la famille des Républicains est derrière lui dans le sprint final de la campagne présidentielle. Mardi, l’ancien chef d’Etat s’est pourtant fendu d’une vidéo, postée sur son compte Twitter, dans laquelle il enjoint « à voter sans état d’âme pour François Fillon ». Ce jeudi, la photo de la rencontre des deux hommes devant le domicile parisien de l’ancien chef de l’Etat est accompagnée d’une déclaration de ce dernier au micro d’RTL. « C’est normal (…) que tous ceux qui m'ont fait confiance ou qui ont voté pour moi sachent que je considère que pas une voix ne doit manquer pour la France, compte tenu de l'importance des enjeux, des problématiques que nous avons à affronter, pas une voix ne doit manquer à François Fillon » a-t-il déclaré.

« Ce n’est pas une unité de façade »

Contrairement aux retrouvailles orchestrées avec Alain Juppé, hier, au siège de Deezer (voir notre article) cette fois-ci l’équipe de campagne n’a pas pris la peine de convoquer la presse. Une manière comme une autre de s’éviter des questions gênantes. Cette semaine,  le Canard Enchaîné prête à Nicolas Sarkozy des propos peu amènes à l’égard du candidat LR. « Fillon ne passera sans doute pas le premier tour »  se serait-il réjoui devant ses proches.

« Cette poignée de main est un signe très fort. Elle est discrète, sympathique, élégante. Depuis le soir du premier tour de la primaire de droite, Nicolas Sarkozy a toujours été derrière François Fillon quelles que soient les difficultés. Ce n’est pas une unité de façade » perçoit quant à lui Alain Joyandet sénateur LR de la Haute-Saône, proche de Nicolas Sarkozy.

Lors de la campagne de la primaire de droite, François Fillon n’avait pourtant pas ménagé ses attaques à l’encontre de son adversaire d’alors, ciblant en particulier les « affaires » entourant  Nicolas Sarkozy. Depuis fin janvier et les premières révélations sur les emplois supposés fictifs de l’épouse et des enfants de François Fillon, l’ancien président de la République s’est lui montré particulièrement discret et n’a pas pris publiquement la défense du candidat LR.

« En 2007, Nicolas Sarkozy, lui, ne cherchait pas de soutiens »

Malgré la volonté du président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, aucun meeting commun, rassemblant sur la même scène Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et François Fillon, n’a été envisagé. Les soutiens des deux ténors du parti ont été réduits au minimum. Pour le sénateur LR de la Côte-d’Or, Alain Houpert qui a un temps appelé au retrait de l’ancien Premier ministre, « la recherche de soutiens de François Fillon exprime un malaise ». « En 2007, Nicolas Sarkozy, lui, ne cherchait pas de soutiens ». Ce fidèle de l’ancien président de la République est assez peu optimiste sur l’issue du premier tour : « les jeux sont faits. Je suis un élu de terrain et j’entends ce qui se dit ». Anticipant une élimination de François Fillon dès dimanche, Alain Houpert milite pour un renouvellement de sa famille politique guidé par Nicolas Sarkozy. « Dans la perspective des législatives, Nicolas Sarkozy sera l’homme qui devra rassembler la droite avec Laurent Wauquiez et François Baroin » prédit-il.

Pamela Anderson vs le Guépard

François Fillon enregistre également un autre soutien en la personne d’Alain Delon. En effet, si Pamela Anderson donne sa préférence à Jean-Luc Mélenchon, le « Guépard » « admire » lui « le « courage » du candidat de la droite. « Puisse le bleu de France éclairer aujourd’hui le noir, la lâcheté et la barbarie qui nous entourent » écrit le comédien dans une lettre ouverte publiée par le Figaro. Un ralliement tardif car après avoir soutenu Nicolas Sarkozy en 2007 et 2012, comme le rappelle le quotidien, lors de la primaire de la droite et du centre, « son cœur penchait pour un autre Alain », Juppé.

 

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