Edit à 15H50. L’entourage de l’ancien Président a démenti auprès du Parisien l’hypothèse d’un départ des Républicains. Nicolas Sarkozy n’a pas d’ailleurs pas renouvelé son adhésion au parti en 2022.
LR, tu l’aimes ou tu le quittes. Invité de la matinale d’Europe 1 le patron de la droite sénatoriale, et candidat à la présidence du parti n’a pas semblé chagriné par les propos rapportés du chef de l’Etat qui envisagerait de quitter le parti en cas de victoire du sénateur au Congrès. « Si je suis élu et si Nicolas Sarkozy souhaite quitter LR, qu’il le fasse. Je ne le retiendrai pas et même je le comprends », a répliqué l’intéressé.
Compréhensif, Bruno Retailleau note d’ailleurs que « tous ceux qui ont mis beaucoup d’énergie à la réélection de Monsieur Macron ne souhaitent pas (l) e voir accéder à la présidence de LR ». « Parce qu’ils savent qu’avec moi, je ne transigerai jamais là-dessus. Jamais. Je veux une droite qui soit vraiment de droite. Je le disais, pas une droite à mi-temps, pas une moitié de droite, la droite complète ».
Selon lui, ce rejet de l’ancien Président remonterait à 2007, lorsque jeune sénateur, il fut « l’un des seuls parlementaires à l’époque à ne pas vouloir voter le traité de Lisbonne ». Rien à voir avec sa proximité avec François Fillon, donc.
A la sortie de la réunion de groupe LR du Sénat, le sujet est éruptif. « On s’en fout, non ? », lance un cadre de la majorité de la chambre haute, avant de se reprendre. « On attend autre chose d’un ancien président de la République. Dieu sait que je n’ai pas d’inimitié pour lui mais ce n’est pas sérieux de prolonger la guerre avec Fillon comme ça ».
Certains sont plus virulents. « Non mais de quoi je me mêle ! », s’emporte une sénatrice. « Quand on a laissé son parti à feu et à sang, on n’a pas de leçons à donner. Vu son impopularité, c’est le meilleur service qu’il pouvait rendre à Bruno Retailleau. Après c’est peut-être un billard à 25 bandes pour faire perdre Ciotti », s’interroge l’élue avant de prendre congé.
« Vous pouvez me citer », précise Jérôme Bascher, sénateur de l’Oise. « Comment peut-on avoir été un si grand Président et trahir sa famille politique comme ça. C’est une triste fin ».
« Nicolas Sarkozy n’a pas de leçons de morale à recevoir. S’il pense que Bruno Retailleau n’est pas l’avenir des Républicains, c’est son droit de le dire », estime pour sa part, Céline Boulay-Espéronnier, sénatrice de Paris et fervent soutien de l’ancien Président.