Sarkozy, “référence” de la droite, distille ses apparitions

Sarkozy, “référence” de la droite, distille ses apparitions

Retiré de la vie politique mais "référence" à droite, Nicolas Sarkozy distille ses apparitions dans une campagne municipale qu'il suit de très...
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Par Claire GALLEN

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Retiré de la vie politique mais "référence" à droite, Nicolas Sarkozy distille ses apparitions dans une campagne municipale qu'il suit de très près, même s'il exclut toute idée de retour à deux ans de la présidentielle.

Lundi soir, l'ancien chef de l'Etat était l'invité du grand meeting de campagne de Rachida Dati, où se pressaient militants, colistiers, journalistes, mais aussi de nombreuses personnalités de droite.

"Elle fera un maire dont les Parisiennes et les Parisiens pourront être fiers", a-t-il lancé, disant son "émotion de revenir" dans la salle Gaveau où il avait fêté sa victoire à la présidentielle en mai 2007.

"Ce soir on est là pour Rachida Dati", qui "m'a demandé de faire une exception", a expliqué l'ancien chef de l'Etat.

Retiré de la vie politique depuis sa défaite à la primaire de la droite fin 2016, M. Sarkozy a pourtant fait quelques apparitions remarquées ces derniers temps: auprès du numéro 2 du parti Guillaume Peltier à Romorantin, du maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, du député des Alpes-Maritimes Christian Estrosi à Nice, du patron de LR Christian Jacob à Provins...

"Il est submergé de demandes", explique-t-on au siège, où l'on n'exclut pas d'autres déplacements entre les deux tours des municipales (15 et 22 mars).

"Il fait figure de référence, chacun souhaite l'accueillir", assure son ancien conseiller Franck Louvrier, car "il a encore cette capacité à mobiliser les foules et les esprits".

M. Sarkozy reste en effet la personnalité politique préférée des sympathisants de droite (76% d'opinions favorables selon un sondage Elabe publié jeudi), devant François Baroin (62%) et Rachida Dati (59%).

L'ancien président Nicolas Sarkozy venu soutenir Rachida Dati candidate LR à la mairie de Paris, lors d'un meeting, le 9 mars 2020 à Paris
L'ancien président Nicolas Sarkozy venu soutenir Rachida Dati candidate LR à la mairie de Paris, lors d'un meeting, le 9 mars 2020 à Paris
AFP

Pour la première fois en trois ans et demi, il est revenu en février au siège du parti qu'il avait lui-même dirigé jusqu'à 2016, pour déjeuner avec Christian Jacob.

"Un signe d'amitié" envers le nouveau président, qui a entrepris un travail de fond et de rassemblement après les années de querelles d'égo mortifères, et envers LR, où certains se félicitent d'"une nouvelle ère de relations avec Sarkozy", aujourd'hui "rassuré" du chemin que prend le parti.

- "France du peuple" -

"Tant de fois, la droite s'est trompée en choisissant telle ou telle catégorie. Rachida, c'est la capacité d'être entendue par la France du peuple" celle "qui travaille", a lancé lundi M. Sarkozy.

Rachida Dati candidate LR à la mairie de Paris salue, après son meeting de campagne le 9 mars 2020 à Paris
Rachida Dati candidate LR à la mairie de Paris salue, après son meeting de campagne le 9 mars 2020 à Paris
AFP

Pour autant, "voir dans ces clins d'oeil le début d'un retour serait une erreur d'analyse", assure Guillaume Peltier, le numéro 2 de LR, qui défend comme M. Sarkozy une ligne populaire et sociale.

"Il a un amour profond pour la France et donc une passion pour la politique" mais "depuis 2017 son rôle a changé, il considère qu'il doit transmettre" et "son autorité, son expérience sont des atouts considérables", ajoute-t-il.

Mais ces apparitions sont "aussi pour lui un moyen d'achever de réhabiliter son bilan", glisse un élu.

L'ex-chef de l'État l'a affirmé lundi: "ç'aurait été vraiment pas honnête d'avoir tant reçu des Français et de la politique et de ne pas être parmi vous à un moment si important de la campagne dans la capitale".

Nicolas Sarkozy suit en effet de près la campagne, notamment à Paris où la droite part en ordre dispersé dans le XVe arrondissement, puisque la candidate LR affronte le maire sortant (LR lui aussi).

Mais "son rôle est sans ambiguïté. Il assume d'être un ancien président, et plus un homme politique", assure-t-on au parti, en écartant toute idée de retour.

D'autant qu'il sera jugé en octobre dans l'affaire dite des "écoutes". Il doit également comparaître, à une date encore non fixée, pour ses dépenses excessives de campagne 2012 dans l'affaire Bygmalion.

Certains alimentent pourtant le suspense. "Sarkozy est déchaîné, il est dans le schéma d'y aller", assure un ex-élu LR.

"Il ne faut jamais dire jamais avec Nicolas Sarkozy", nuance un député. Mais "pour qu'il revienne, il faudrait vraiment qu'il incarne le père de la Nation".

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