Politique
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Par Romain David
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Quelques minutes après la nomination de Sébastien Lecornu comme Premier ministre, ce mardi 9 septembre, le Rassemblement national a multiplié les mises en garde. « Le Président tire la dernière cartouche du macronisme, bunkérisé avec son petit carré de fidèles. Après les inéluctables futures élections législatives, le Premier ministre s’appellera Jordan Bardella », a réagi Marine Le Pen, chef de file des députés RN, sur le réseau social X.
Ce vendredi soir, les principaux responsables du parti à la flamme ont exprimé leur scepticisme face à l’arrivée à Matignon du ministre des Armées, dont le nom avait déjà circulé à plusieurs reprises lors des précédents remaniements. Issu des rangs LR mais fidèle d’Emmanuel Macron depuis 2017, Sébastien Lecornu devient le cinquième Premier ministre à investir Matignon en trois ans seulement. « Nous portons un a priori très défavorable sur son arrivée, car il est un pur produit du macronisme, et incapable de rompre avec lui », a commenté le député RN Sébastien Chenu au micro de franceinfo.
« La devise d’Emmanuel Macron : on ne change pas une équipe qui perd », a raillé sur X Jordan Bardella, le président du RN. « Nos principes ne varient pas et l’intérêt des Français demeure notre unique boussole. Ce n’est pas une question de personne ni de casting, mais de politique menée : nous jugerons – sans illusion – le nouveau Premier ministre sur pièces, à ses actes, à ses orientations pour donner un budget à la France, et ce à l’aune de nos lignes rouges », avertit l’eurodéputé.
« On nous dit que Sébastien Lecornu est compétent. Je dirais que depuis 2017, dans les différents ministères qu’il a occupés, il n’a pas spécialement brillé pour ses compétences mais plutôt par son silence », tacle auprès de Public Sénat Joshua Hochart, l’un des trois sénateurs RN que compte le Palais du Luxembourg. « Le seul point positif, c’est qu’il serait l’un des moins sectaires, mais on nous disait déjà la même chose de François Bayrou, et on a vu ce que ça a donné », relève son collègue Christopher Szczurek.
Cet élu du Pas-de-Calais condamne « la démarche jusqu’au-boutiste » d’Emmanuel Macron et le « recroquevillement de la macronie ». À ses yeux, la nomination d’un Premier ministre Renaissance laisse entendre qu’il n’y aura pas de changement de ligne politique, malgré la censure des deux derniers chefs de gouvernement. « Plutôt que de proposer une grande réforme des institutions pour répondre à la situation, ils vont essayer de temporiser jusqu’en 2027 en faisant encore passer deux budgets », analyse Christopher Szczurek. « Sébastien Lecornu ne pourra pas résister pendant les 18 mois qui restent », prédit quant à lui Aymeric Durox, le sénateur RN de Seine-et-Marne.
Le RN continue d’appeler à un retour aux urnes, via une dissolution ou une présidentielle anticipée, estimant qu’il n’y a pas d’autre moyen de sortir de l’immobilisme politique issu de la tripartition de l’Assemblée nationale. « Nous n’avons pas censuré Bayrou au moment du vote du budget, parce qu’il n’y avait pas de dissolution possible à l’époque. Aujourd’hui, c’est différent », sourit Joshua Hochart.
Pour l’heure, le parti s’en tient encore à sa ligne : pas de censure a priori. Marine Le Pen et Jordan Bardella attendront de connaître les orientations politiques du nouveau Premier ministre avant de trancher. Dans son communiqué, l’Elysée indique qu’Emmanuel Macron a chargé Sébastien Lecornu de « consulter » les partis en vue de « bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois ».
« Nous verrons s’il est en mesure de tendre la main », glisse Joshua Hochart. « Si Monsieur Lecornu ne rompt pas avec le macronisme, il subira les mêmes conséquences que ses prédécesseurs », avertit Aymeric Durox pour qui « le budget sera un premier écueil ». Mais son collègue le sénateur Szczurek ne se projette pas aussi loin : « Le fait qu’il puisse s’engager à reprendre certaines de nos orientations sera déterminant. Autrement, il n’est même pas dit que nous attendions le vote du budget pour le censurer… »
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