Si beaucoup de Français ont déjà élu leur maire, ce n’est pas le cas pour 40% d’entre eux. Dans 5 000 communes on attendait la date d’un second tour, reporté en raison du coronavirus. C’est chose faite, il se tiendra finalement le 28 juin prochain où 16 millions d’électeurs sont appelés à se rendre aux urnes. Dans ce contexte un peu particulier, comment vont être organisées ces élections ?
Une campagne numérique
Les dépôts de candidature ont débuté vendredi et s’achèveront le mardi 2 juin. La campagne officielle commencera quant à elle le 15 juin. Une campagne « différente » selon le ministre de l’intérieur. Pas de meeting, ni de porte-à-porte, la distanciation physique et le port du masque seront la norme. « Nous allons privilégier une campagne numérique, dans les médias, nous réfléchissons à des professions de foi plus détaillées » a expliqué Christophe Castaner. Autre différence, elle sera plus longue que les cinq jours habituels d’entre deux-tours.
Un vote avec des conditions sanitaires strictes
les français se déplaceront donc le 28 juin pour élire les conseils municipaux mais aussi les conseils communautaires. Des conditions sanitaires strictes seront prises pour le jour du vote. Marquage au sol, distance entre les individus, émargement par l’électeur avec son propre stylo et fourniture en gel hydroalcoolique. Le port du masque sera obligatoire pour les électeurs comme pour les assesseurs. La durée d’ouverture des bureaux de vote pourrait également être allongée jusqu’à 20h, pour éviter les concentrations de personnes.
Assouplissement des procurations
Pour éviter l’abstention, le gouvernement a élargi les conditions de vote par procuration. Toutes les procurations établies pour le 22 mars, date initiale du second tour seront valables le 28 juin. Autre mesure, il ne faudra plus de raison pour demander une procuration, désormais tout le monde peut le faire.
Les directeur d’Ehpad pourront également recueillir les procuration de leurs résidents. Une démarche « recommandée » par le Ministre de l’intérieur Christophe Castaner dont l’objectif est «d’éviter d’augmenter le risque d’introduction du covid au sein de ces établissements en recourant à des personnes qui y travaillent déjà ».
Un vote par correspondance ?
L’idée d’un vote par correspondance fait également son chemin. Disparu en 1975 en France, il pourrait se faire par pli ou par voie électronique. Mais pour cela il faudra une loi. Des députés Modem ont préparé une proposition de loi, car selon eux, « cela permettrait à de très nombreuses personnes de participer au scrutin et d’en assurer la légitimité ». Pour le gouvernement le calendrier semble serré pour le vote d’une loi avant le scrutin du 28 juin, même si il ne ferme pas la porte.
Prise de fonction le 17 juillet
A l’issue du second tour, les nouveaux conseils municipaux devraient se tenir entre le 3 et 5 juillet pour élire les maires et adjoints, et les nouvelles équipes entreront en fonction le 17 juillet au plus tard.
Un calendrier évidemment soumis à l‘évolution des conditions sanitaires. Le conseil scientifique doit donner un nouvel avis le 13 juin. Si les conditions ne sont pas réunies pour voter, le scrutin sera de nouveau reporté « au plus tard en janvier 2021 », mais cette fois pour les premier et second tours.