Une révision du secret médical est justifiée pour permettre aux soignants de signaler "sans réprobation" des violences conjugales "quand une femme est en danger de mort", car "la priorité c'est de sauver la vie de cette femme", a affirmé mardi Marlène Schiappa.
Le gouvernement a annoncé lundi un plan contre les violences conjugales, comprenant un prochain assouplissement du secret médical, afin que les professionnels de santé puissent plus facilement signaler les cas inquiétants.
"Quand vous voyez une femme qui a la mâchoire multiplement fracturée, la langue déchirée, qui vient d'être tabassée et qui repart chez elle, avec son mari violent qui l'a menacée de mort en lui disant +si tu reviens je termine le travail+, je crois que c'est la responsabilité de chacun de faire un signalement au procureur", a déclaré la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes/hommes sur France Inter.
Mme Schiappa a indiqué qu'elle devait rencontrer dans la journée le président de l'Ordre des médecins, Patrick Bouet, pour "travailler à une rédaction qui s'approche de l'objectif défini par le Premier ministre", Edouard Philippe, à savoir "préserver le principe du secret médical (...) mais faire en sorte que quand un soignant a connaissance d'un danger de mort imminente pour une femme, il puisse faire un signalement sans avoir de réprobation de la part de sa hiérarchie".
Cette démarche restera toutefois "laissée à l'appréciation du soignant, qui est un professionnel fondé à identifier quand il y a un danger imminent" et se fera "en prévenant la femme bien évidemment, il ne s'agit pas de faire quoi que ce soit derrière son dos", a-t-elle précisé.