Sécurisation de la chasse : les sénateurs interrogent les fédérations de sports et de nature
La mission sur la sécurisation de la chasse a entendu plusieurs membres de fédérations de sports et de nature à l’occasion d’une table ronde organisée ce mardi 18 janvier. La rencontre a porté sur le partage des espaces naturels entre chasseurs et usagers de la nature.
Par Louis Dubar
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Créée le 9 novembre dernier, la mission conjointe de contrôle sur la sécurisation de la chasse a entamé ses premiers travaux début décembre en auditionnant l’auteure de la pétition intitulée « Morts, violences et abus liés à la chasse : plus jamais ça ! » Le manifeste lancé par Mila Sanchez et déposé sur la plateforme e-pétition de la Haute Assemblée avait retenu l’attention des sénateurs puisqu’elle avait recueilli plus de 200 000 signatures. Le texte appelait à l’interdiction de la chasse les mercredis et dimanches, la reconnaissance des victimes de la chasse par l’Etat et le renforcement des règles de sécurité. En conséquence, le Sénat a lancé une mission conjointe entre les commissions des affaires économiques et des lois. Selon le règlement de la Haute Assemblée, les pétitions dépassant le seuil de 100 000 signatures donnent lieu à la création d’une mission d’information.
Un partage du territoire compliqué
Pour étudier la question du partage des espaces naturels, la mission conjointe de contrôle composée de membres des commissions des affaires économiques et des lois a réuni une table ronde ce mardi 18 janvier avec plusieurs responsables et représentants de fédérations de sports de nature (athlétisme, cyclisme, randonnée pédestre, cyclotourisme, équitation et pêche) et de l’Association Professionnelle Sport et Outdoor.
Pour la présidente de la mission Maryse Carrère, cette table ronde était l’occasion d’échanger sur les perceptions des autres pratiquants de la nature sur la manière « comment ils perçoivent les conditions de sécurité de chasse et quelles sont leurs attentes en matière de partage des espaces naturels dans le temps et en fonction des différents usages. »
« Il y a un vrai problème de cohabitation dans les espaces naturels », souligne Yannick Vallençant, vice-président de l’Association professionnelle Sport et Outdoor et dénonce par exemple « les cohortes de chasseurs en 4X4 sur les alpages qui sont normalement réservés à la déambulation ou aux alpagistes ». Le vice-président rappelle également le statut particulier de la chasse. « C’est la seule activité qui met en danger les autres usagers de la nature », souligne-t-il.
« Il y a beaucoup de pratiquants qui ne sont pas toujours au courant des règles et des us et coutumes », explique Nicolas Dubois, cadre technique à la fédération française de cyclotourisme. « Les randonneurs ne se sentent pas toujours en sécurité face à des chasseurs car ils sont armés », souligne Brigitte Soulary, présidente de la Fédération de randonnée pédestre.
Une entente avec les chasseurs souhaitée par une partie des participants
Le tableau n’est pas si sombre pour certains participants de la table ronde. « En quelques années, il y a eu des efforts considérables qui ont été effectués. Il ne faut pas stigmatiser le monde de la chasse d’une manière aussi forte », explique Olivier Roustan, président de la Fédération Nationale de la Pêche en France et de la protection des Milieux Aquatiques. C’est important de conserver les activités rurales à condition de se mettre autour d’une table. »
Une part importante des représentants des fédérations ne demande qu’à s’entendre avec les chasseurs et souhaite renforcer cette collaboration sur le terrain. « Ce vivre ensemble il faut le retenir, nous, on n’est pas pour une surenchère législative ou réglementaire », explique Frédéric Bouix, délégué général de la Fédération française d’équitation.
Claudie Grossard, administratrice de la fédération française de randonnée pédestre et en charge des itinéraires, souhaite conserver cette bonne entente qui existe entre sa fédération et les chasseurs. « C’est quelque chose que nous avons fait depuis longtemps et essayons de développer parce que c’est par la connaissance qu’on peut arriver au respect et par le respect, on peut éviter beaucoup de catastrophes », explique-t-elle.
La Mountain Bikers Fondations « privilégie une approche pragmatique » avec les chasseurs. Julien Rebuffet, représentant de l’association s’interroge sur « comment on peut co-construire une pratique des loisirs de nature où on arrive à s’accepter et pour ça il faut se connaître. C’est fondamental d’avoir des assises et des rencontres annuelles. »
La mission de contrôle sur la sécurisation de la chasse réalisera d’autres auditions d’associations, d’organisations de chasseurs, de l’Office national des forêts et d’armuriers dans les mois à venir avant de rendre ses conclusions dans un rapport prévu pour juillet 2022.
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