Sécurité, libre-échange, énergie… les priorités de la présidence suédoise de l’Union européenne
A la tête du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2023, la Suède, représentée par son ambassadeur Håkan Åkesson, a énoncé les grandes lignes de ses ambitions pour l’Europe devant les sénateurs français, mercredi 18 janvier.

Sécurité, libre-échange, énergie… les priorités de la présidence suédoise de l’Union européenne

A la tête du Conseil de l’Union européenne depuis le 1er janvier 2023, la Suède, représentée par son ambassadeur Håkan Åkesson, a énoncé les grandes lignes de ses ambitions pour l’Europe devant les sénateurs français, mercredi 18 janvier.
Public Sénat

Par Philippine Ramognino

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A la suite de la France puis de la République tchèque, la Suède a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne pour les six prochains mois. Entre les crises énergétique et climatique, l’inflation galopante et la poursuite de la guerre en Ukraine, les enjeux sont nombreux pour la nouvelle gouvernance. La commission des Affaires européennes du Sénat a invité Håkan Åkesson, ambassadeur de Suède en France, à présenter les priorités du pays scandinave pour l’Europe lors d’une audition à la chambre haute, mercredi 18 janvier.

C’est la troisième fois que la Suède prend la présidence de l’institution européenne. Celle-ci sera administrée, jusqu’au 30 juin 2023, par le nouveau gouvernement suédois, en place depuis octobre 2022. Il allie trois formations de centre droit et les Démocrates de Suède (SD), le parti d’extrême droite ayant obtenu plus de 20 % des voix aux élections législatives de septembre 2022. La coalition au pouvoir souhaite mettre au centre de ses priorités la sécurité, la compétitivité, la sécurité énergétique ainsi que la sauvegarde des valeurs de l’Union européenne.

Renforcer la sécurité en Europe

La Suède souhaite avant tout faire bloc face à la guerre menée en Ukraine par Vladimir Poutine. L’objectif est donné de « continuer de faire pression sur la Russie », en augmentant le soutien politique, économique, humanitaire mais aussi militaire à l’Ukraine. Håkan Åkesson a également mentionné de potentielles nouvelles sanctions, sans donner plus de détails, avant d’affirmer que l’Union doit commencer « à préparer la reconstruction de l’Ukraine ».

Plus globalement, la Suède compte renforcer la sécurité, la défense et la surveillance des frontières de l’Union européenne, en mettant en œuvre une « boussole stratégique », en renforçant les armées européennes et en améliorant « sa capacité d’action en étroite coopération avec ses partenaires ». Dans cet objectif, la Suède compte approfondir les relations entre l’Union européenne et l’Otan, notamment dans le domaine de la cybersécurité. Pour rappel, la Suède est, à ce jour, toujours dans l’attente de l’accord de la Turquie pour intégrer officiellement l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.

Rendre l’Europe plus compétitive

En second lieu, la Suède compte promouvoir l’économie européenne sur la scène internationale. L’ambassadeur suédois regrette la baisse de la compétitivité de l’Europe, notamment par rapport à ses concurrents américain et chinois. La clé pour garantir une croissance économique pérenne au sein de l’Union serait de « renforcer notre productivité », selon Håkan Åkesson.

Pour ce faire, le gouvernement suédois assume sa position pro-commerce extérieur, en souhaitant poursuivre la conclusion d’accords de libre-échange, simplifier les réglementations tout en approfondissant le marché intérieur. En résumé, la Suède a pour vision une Europe ouverte et puissante sur ses domaines stratégiques, que ce soit les batteries électriques, l’hydrogène ou encore les semi-conducteurs. Håkan Åkesson appelle notamment à diversifier les chaînes d’approvisionnement, augmenter les stocks de produits de première nécessité et à miser sur l’extraction de certains minéraux.

Défendre la souveraineté énergétique européenne

« La flambée des prix du gaz et de l’électricité, ainsi que l’approvisionnement en énergie cet hiver et l’hiver prochain, figureront en tête des priorités de notre présidence », s’est engagé Håkan Åkesson. L’ambassadeur suédois a insisté sur l’importance de réduire la dépendance de l’Europe au gaz russe et aux énergies fossiles, mentionnant notamment le recours au nucléaire, tout en respectant « que chaque pays décide de son propre mix énergétique ». D’autres problématiques liées à l’énergie et au climat seront à l’étude, tels que le nouveau règlement relatif aux batteries et à leurs déchets, le règlement concernant la restauration de la nature et de l’agriculture ainsi que la question des forêts.

Protéger les valeurs fondamentales de l’Union

La dernière priorité de la Suède à la tête de l’Union européenne est la question de l’Etat de droit. L’ambassadeur suédois n’a cité ni exemple ni pays, mais a assuré que « l’Etat de droit, la sauvegarde des principes démocratiques et le respect des droits humains sont une priorité absolue dans notre politique européenne ».

Håkan Åkesson a tenu à conclure son exposé sur la question de l’immigration : « il faut que l’Union européenne continue de travailler sur les différents aspects techniques du paquet migratoire. » L’objectif de la Suède est de finaliser le Pacte européen sur la migration et l’asile sous la prochaine présidence espagnole, ou, au plus tard, au début de la présidence belge. Dans un plus court terme, « le renforcement de nos frontières externes doit être une priorité, ainsi que la coopération avec les pays d’origine, y compris sur le retour des migrants en situation irrégulière », a soutenu l’ambassadeur.

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