Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Sécurité, terrorisme, réfugiés : ce qu’il faut retenir du discours d’Emmanuel Macron
Par Public Sénat
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Durant près d’une heure et demie, le chef de l’État s’est exprimé à l’Élysée devant les forces de la sécurité intérieure et les préfets. Dans son discours, Emmanuel Macron a cherché à répondre au « malaise » des policiers et gendarmes, et a annoncé des réformes pour « redonner du sens » à leur mission. « L’État sera au rendez-vous de la sécurité durant ce quinquennat », leur promet-il.
Il s’est également exprimé sur la police de sécurité quotidienne, une promesse de campagne, mais aussi sur la lutte contre la radicalisation et la gestion des flux migratoires.
Un nouveau plan national de lutte contre la radicalisation en décembre
Sur la lutte antiterroriste, Emmanuel Macron annonce qu’un comité interministériel arrêtera un « nouveau plan national » sur le plan de la lutte contre la radicalisation au mois de décembre. Pour le Président, ce combat est un « défi d’ordre civilisationnel ».
Emmanuel Macron salue le « travail parlementaire pleinement satisfaisant » sur la loi antiterroriste
Le président de la République a salué les amendements apportés par le Parlement sur le projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, adopté définitivement ce mercredi, après un vote au Sénat. « La représentation nationale, par son vote, l’a amélioré et éclairé », a considéré Emmanuel Macron. « Je ne prendrai pas la décision de déférer cette loi devant le Conseil constitutionnel », a-t-il précisé, laissant cette option à d’autres personnes.
Police de sécurité quotidienne : « pas le retour le police de proximité »
Emmanuel Macron s’est aussi attardé sur la création de sa police de sécurité quotidienne, dont l’expérimentation doit démarrer en 2018 dans une quinzaine de villes. « Ce n’est pas le retour de la police de proximité », a-t-il tenu à préciser, refusant le parallèle avec le mécanisme créé en 1998 par Lionel Jospin. « Elle vise à sortir de l’opposition stérile entre police de proximité et police d’intervention ».
Selon lui, cette force se veut plus proche des réalités du terrain, « plus mobile » et vise à « redonner du sens à l’action de la sécurité publique ».
Emmanuel Macron précise que le cadre de cette future force sera fixé après des concertations à plusieurs échelons, et que les collectivités territoriales auront, elles aussi, leur mot à dire sur le champ de compétence de cette nouvelle police.
Effectifs des forces de l'ordre : « Le rattrapage est puissamment engagé »
Le président de la République a réaffirmé son objectif de créer 10.000 postes dans la sécurité au cours du quinquennat, pour compenser les suppressions de postes durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Il ajoute que « la modernisation des outils de travail doit être améliorée » et que le budget de la sécurité intérieure augmentera de 9% sur trois ans, afin d’investir dans le matériel et l’immobilier.
« J’ai entendu le malaise qui s’est exprimé depuis un an […] L’engagement de l’État sera complet », a assuré le chef de l’État, après un an de grogne des policiers, mais qui invite ces derniers à « se méfier de certaines formes de contestation ».
Pour répondre au malaise de la profession, Emmanuel Macron annonce également vouloir « durcir la réponse » face aux menaces visant policiers et gendarmes :
Réforme de la procédure pénale
« La réforme de la procédure pénale sera essentielle à la réforme de la police de sécurité quotidienne », insiste Emmanuel Macron qui veut simplifier les procédures pour alléger les tâches administratives des forces de l’ordre, évoquant des « tâches obsolètes » qui « entravent le quotidien ».
Sur les nouveaux usages numériques et la dématérialisation de certains actes, Emmanuel Macron annonce qu’il sera possible de porter plainte en ligne « sous trois ans maximum ».
Migrations : Macron veut mieux accueillir mais aussi être « intraitable » sur les reconduites aux frontières des étrangers en situation irrégulière
Sur la « pression migratoire », autre « défi collectif », Emmanuel Macron a réaffirmé son attachement au droit d’asile mais a fait part d’une « double exigence ». La première : « accueillir de manière exigeante » et « intégrer de manière irréprochable ». Le chef de l’État demande aux forces de l’ordre, aux préfectures et à l’Ofpra (l’établissement public qui étudie les demandes d’asile) « d’agir beaucoup plus vite ». « Les délais des procédures administratives seront drastiquement réduits avant même toute modification législative », réclame Emmanuel Macron.
Parallèlement, affirmant que les Français « ne supportent plus l’impuissance publique », Emmanuel Macron affiche sa fermeté sur les étrangers en situation irrégulière. Il veut « reconduire [aux frontières] de manière intraitable celles et ceux qui n’ont pas de titre de séjour ».