Ségolène Royal acte la fermeture de Fessenheim
Promesse de campagne de François Hollande, la fermeture de Fessenheim sera actée durant le quinquennat selon Ségolène Royal. Jeudi, le conseil d’administration d’EDF a pourtant reporté la décision de fermer la doyenne des centrales nucléaires françaises.

Ségolène Royal acte la fermeture de Fessenheim

Promesse de campagne de François Hollande, la fermeture de Fessenheim sera actée durant le quinquennat selon Ségolène Royal. Jeudi, le conseil d’administration d’EDF a pourtant reporté la décision de fermer la doyenne des centrales nucléaires françaises.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Ce décret sera pris, je l'ai d'ailleurs déjà mis en rédaction », a affirmé sur RTL, Ségolène Royal, ce vendredi. 

Dès hier, Ségolène Royal avait mis en garde les administrateurs d’EDF qui « seraient tentés de remettre en cause leur décision du précédent conseil d’administration pour ajouter de nouvelles conditions ». La ministre de l’Ecologie souhaitait une décision favorable à la fermeture le la plus ancienne centrale nucléaire française.

Un vote au conseil d’administration est un préalable à la signature du décret de fin de mise en service. Le 24 janvier dernier, le groupe avait déjà  donné son accord au montant de l’ indemnisation d’environ 500 millions d’euros consécutive à la fin de Fessenheim. Jeudi, à l'issue du conseil d'administration d'EDF, une demande d'abrogation d'exploiter la centrale est bien transmise à l'Etat. Mais il a obtenu que cette demande ne soit faite que dans les six mois précédant la mise en service de l'EPR de Flamanville, prévue au plus tôt à l'horizon 2019. Ségolène Royal assure, ce matin, que le gouvernement n'a pas à attendre qu'EDF lui transmette une demande d'abrogation d'exploiter la doyenne des centrales françaises pour prendre un tel décret. (voir la vidéo d'RTL)

Fessenheim: une centrale en sursi
01:25

Sujet vidéo de Sandra Cerqueira

Devant le siège du groupe, avenue de Wagram jeudi, plusieurs centaines de salariés  étaient réunis à l’appel de l’intersyndical, CGT, CFDT, FO, CFE-CGC pour faire pression sur la décision du conseil d’administration. Car pour les manifestants, la fermeture de la doyenne des centrales, est une décision politique prise au détriment de l’intérêt économique. « C’est quand même une centrale nucléaire qui a été validée comme étant sûre par l’Autorité de Sureté de Nucléaire (…) donc il n’y a aucune raison technique de fermer Fessenheim aujourd’hui (…) La seule raison est une raison politique aberrante puisqu’elle repose sur un accord socialiste-Europe Ecologie les Verts qui date de 2012 » s’agace Thierry Raymond animateur du collectif nucléaire pour la Fédération mines-énergie CGT.

Plus de 2000 emplois directs et indirects sont concernés par la fermeture de Fessenheim. La promesse de reconversion dans le démantèlement de la structure ne convainc pas les premiers concernés. « On sait que mécaniquement, c’est diviser par trois ou par quatre le nombre d’emplois (…) et en plus c’est un changement de métier profond. Donc, c’est très compliqué en termes de reconversion pour les salariés » explique Laurent Heredia animateur de la branche Industries Électriques et Gazières (IEG) de la CGT.

Afin de tenir les engagements de la loi sur la transition énergétique qui plafonne les capacités de production nucléaire à leur niveau actuel (63,2 gigawatts), la fin de mise en service des deux réacteurs de Fessenheim doit coïncider avec l'entrée en service de l'EPR de Flamanville prévue dans deux ans.

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

World News – October 14, 2025
10min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : vers « un vote contre » des députés Renaissance, mais un soutien des sénateurs macronistes

La suspension de la réforme des retraites divise au sein de Renaissance. « Il y a deux écoles », entre ceux, plutôt issus de l’aile gauche, prêts à soutenir « le deal » entre Sébastien Lecornu et le PS, et les autres, notamment de l’aile droite, qui ne veulent pas se « dédire » et pour qui cette « concession énorme » reste au travers de la gorge…

Le

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement
5min

Politique

« Gérard Larcher n’était pas content » : crispation au Sénat sur le calendrier budgétaire proposé par le gouvernement

La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Lutte contre le communautarisme : la droite du Sénat propose encore une fois de réviser la Constitution

Lundi, le Sénat examinera une proposition de loi de la droite et du centre visant à inscrire dans la Constitution que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect des règles applicables ». Un principe que la majorité sénatoriale remet à l’ordre du jour régulièrement ces dernières années par le dépôt de différents textes. On retrouve aussi la même idée dans un texte de Marine Le Pen.

Le

Ségolène Royal acte la fermeture de Fessenheim
3min

Politique

Suspension de la réforme des retraites : « Si cet amendement est proposé, il est fort possible qu’on le vote », indique le sénateur RN Aymeric Durox

Au micro de Public Sénat et LCP, le sénateur RN Aymeric Durox annonce que sa famille politique votera en faveur de l’amendement de suppression de la réforme des retraites, qui doit être présenté par le gouvernement lors de l’examen du budget de la Sécu. Il émet toutefois de sérieuses réserves sur les chances d’aboutissement du texte au vu du contexte politique.

Le