Ségolène Royal dans le viseur de la justice

Ségolène Royal dans le viseur de la justice

Ségolène Royal, qui devrait être démise prochainement de son poste d'ambassadrice des Pôles après ses critiques de l'exécutif,...
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Par Nadège PULJAK

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Ségolène Royal, qui devrait être démise prochainement de son poste d'ambassadrice des Pôles après ses critiques de l'exécutif, est aussi dans le viseur de la justice avec une enquête préliminaire ouverte sur l'usage fait des moyens mis à sa disposition.

Le parquet national financier a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête préliminaire en novembre concernant l'utilisation des moyens mis à sa disposition en tant qu'ambassadrice des pôles depuis sa nomination à ce poste par Emmanuel Macron en 2017.

L'enquête du PNF a été ouverte au moment où la cellule d'investigation de Radio France l'avait accusée d'utiliser les fonds alloués à sa mission à des fins personnelles (100.000 euros et trois collaborateurs, selon la cellule) notamment pour la promotion de son livre ("Ce que je peux enfin vous dire").

"Cette enquête est parfaitement légitime dans une démocratie où la transparence sur l’utilisation des fonds publics est de rigueur", a réagi Mme Royal sur sa page Facebook, en assurant que "toutes les pièces justificatives sont disponibles sur chacune des insinuations formulées" par franceinfo.

Elle publie également sur Facebook une lettre dans laquelle sa maison d'édition, Fayard, affirme avoir pris en charge tous les frais afférant à la promotion de l'ouvrage, notamment les déplacements de collaborateurs dont les noms sont effacés. "Pas un seul euro du ministère n’a été utilisé pour ces dédicaces", assure-t-elle.

"Je n’ai pas d’enveloppe de 100.000 € à ma disposition que je pourrais utiliser à ma guise comme le répètent certains médias depuis deux mois pour choquer", affirme également Mme Royal. "Toute dépense de la mission (essentiellement les déplacements pour se rendre aux réunions officielles en Arctique, les rencontres scientifiques et diplomatiques de travail) fait l’objet d’un double contrôle au sein du ministère : le Service des missions d’une part et le contrôle financier d’autre part".

Selon elle, le montant de ses dépenses de fonctionnement en 2018, "prises en charge directement par le ministère pour les 4 personnes de la mission, est de 41.576 €", et de "50.207 €" pour 2019. "En conclusion, les règles de rigueur qui s’imposent ont été parfaitement respectées".

- Mélenchon étonné -

Ce sont les critiques répétées de Mme Royal envers la politique gouvernementale, notamment quand elle fustige "l'ego machiste de l'exécutif" à propos de la réforme des retraites, qui lui a valu les foudres du gouvernement.

Son ministère de tutelle a fini par lui envoyer une lettre le 7 janvier (qu'elle-même a publié sur Facebook mardi), la rappelant à son "devoir de réserve" et la sommant de mettre un terme à ses critiques, faute de quoi elle perdrait sa fonction d'ambassadrice des pôles.

"Je comprends par cette lettre que le Président de la République va mettre fin à mes fonctions à un prochain Conseil des ministres puisque je n’ai pas l'intention de renoncer à ma liberté d'opinion et d'expression garanties par la Constitution", a-elle estimé mardi sur Facebook.

Elle sera "vraisemblablement" démise de ses fonctions lors du Conseil des ministres du vendredi 24 janvier, a appris l'AFP de source proche de l'exécutif.

"Nous avons demandé à Mme Royal quelle était sa position sur (sa) nécessaire obligation de réserve et le respect qu'elle doit à cette obligation de réserve. Elle fera sans doute valoir ses observations et nous aurons l'occasion de prendre une décision, après avoir lu et réfléchi à ses observations", a affirmé le Premier ministre Edouard Philippe mercredi, à la sortie d'un séminaire gouvernemental à l'Elysée.

"Il n'y a du point de vue judiciaire, aucun règlement de compte politique", a assuré la ministre de la Justice, Nicole Belloubet. "Soit Mme Royal reste dans ses fonctions de diplomate (...), soit elle veut faire de la politique et c'est son droit", a renchéri la secrétaire d'Etat aux affaires européennes Amélie de Montchalin, sur Europe 1.

Jean-Luc Mélenchon, numéro un des Insoumis, lui, s'étonne. "En août, elle déclare qu'elle pourrait être candidate à la présidentielle et aussitôt, la machine se met en route. (...) Curieusement, on s'intéresse à ce qu'elle fait" et "trois mois après, elle a le parquet national financier sur le dos et elle est virée de son poste", s'est-il offusqué sur BFMTV.

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