La ministre de l'Environnement et de l'Énergie Ségolène Royal s'est dite favorable jeudi à une interdiction complète à terme des voitures diesel en France, à l'image de ce que la maire de Paris Anne Hidalgo veut appliquer dans la capitale à partir de 2025.
A la question de savoir s'il ne serait pas plus simple de tout bonnement interdire la vente de voitures diesel en France, la ministre a répondu positivement.
"Mais si, il faut préparer l'après-diesel, malgré les résistances", a déclaré Ségolène Royal sur France Inter, estimant que l'interdiction des voitures diesel prévue à Paris dès 2025 était "une bonne idée parce qu'il faut anticiper".
Mais "on ne peut pas faire les choses du jour au lendemain, il faut être aussi responsable par rapport aux emplois industriels", a toutefois tempéré la ministre.
Je vais dire aux Français "de ne pas acheter de diesel parce que progressivement, l'avantage donné à la fiscalité du diesel va être supprimé", a-t-elle affirmé.
Le diesel verra en effet sa fiscalité alourdie à compter du 1er janvier: son prix augmentera d'environ 4 centimes, tandis que la taxation de l'essence sera légèrement amoindrie.
"On rapproche la fiscalité, c'est-à-dire qu'on fait plus un sur le diesel et moins un sur l'essence", a précisé Mme Royal.
"On ne peut pas à la fois dire que le diesel et les particules provoquent de très très graves problèmes de santé publique et en même temps continuer à donner un avantage au diesel, c'est fini cela, il faut passer à l'après-diesel", a justifié la ministre de l'Environnement.
Mme Royal a par ailleurs rappelé que pour tous les citoyens qui remplacent un vieux diesel de plus de 10 ans par une voiture électrique, le gouvernement a mis en place une aide de 10.000 euros ainsi qu'une prime de 1.000 euros pour l'achat d'un scooter électrique à compter du 1er janvier.
Les certificats "qualité de l'air" deviennent obligatoires sur tous les véhicules à Paris le 16 janvier 2017
AFP/Archives
Dans le sillage d'un rapport parlementaire présenté début octobre qui préconisait une "suppression progressive de tous les avantages fiscaux au diesel en cinq ans", le gouvernement a annoncé un rééquilibrage fiscal entre diesel et essence, au bénéfice de cette dernière, dont la première étape entrera en vigueur dès le 1er janvier.
Les entreprises pourront à terme déduire 80% de la TVA appliquée sur l'essence, comme c'est le cas actuellement pour le gazole, une mesure qui se fera de façon progressive; en cinq ans pour les véhicules particuliers, et en six ans pour les utilitaires légers, comme adopté dans le budget 2017. Début octobre, Ségolène Royal avait évoqué une durée de deux ans.
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.
Après avoir reçu les différents partis politiques du socle commun la semaine dernière, Sébastien Lecornu s’est entretenu ce lundi avec Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT lui a présenté ses exigences.