Ségur de la santé : les sénateurs attendent du concret

Ségur de la santé : les sénateurs attendent du concret

Les dernières annonces d’Olivier Véran ce 21 juillet ont déçu au Sénat. Les sénateurs considèrent en effet les propositions du ministre de la Santé « intéressantes », mais regrettent le manque de précisions notamment sur la gouvernance des hôpitaux.
Public Sénat

Par Sara Saidi

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Pour clôturer le Ségur de la santé débuté le 25 mai 2020, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé ce mardi matin trente-trois mesures : lits à la demande, réduction de la part de tarification à l’activité, développement de la télé-consultation… L’objectif, améliorer le système de santé français, le rendre plus réactif notamment en cas de nouvelle vague de Covid-19 et répondre aux besoins du personnel soignant. « Les pistes sont intéressantes mais restent floues », affirme le sénateur socialiste Bernard Jomier, lui-même médecin. Pour lui, les mesures annoncées sont « des intentions ». « Maintenant on attend des actes », déclare-t-il. (voir vidéo ci-dessus)

Des propos que rejoint le sénateur LR René-Paul Savary, vice-président de la commission des affaires sociales, qui affirme attendre la « concrétisation budgétaire de tout ça » et « l’application des paroles en actes ».

Le sénateur LR, Alain Milon déclare pour sa part être « déçu » et va encore plus loin : « J’ai le sentiment que si ces mesures étaient suivies des faits, elles n’entraîneraient pas de modifications importantes de l’organisation de la santé sur le territoire national », affirme-t-il. « Sur la gouvernance propre de lARS, des hôpitaux, sur le fait que les médecins, les personnels soignants sont un petit peu mis à l’écart dans les hôpitaux, tout ça ce nest pas dans les mesures indiquées par le ministre et cest décevant », ajoute-t-il.

 

Ségur de la Santé volet 2: "J'attendais mieux" affirme Alain Milon
02:29

Les lits à la demande : pas suffisant

 

Olivier Véran a notamment annoncé ce matin la création de 4 000 lits « à la demande » dans les hôpitaux dès cet hiver. La France a en effet supprimé 4 200 lits dhospitalisation en 2018, selon les chiffres officiels. Or, explique Alain Milon : « Il y a 3 600 établissements sur le territoire national, ça fait un lit par établissement si tout le monde demande. J’aimerais savoir comment ces demandes seront faites et qui pourra les faire », s’interroge le sénateur LR. Véronique Guillotin (RDSE) confirme : 4 000 lits pour « s'adapter à la suractivité saisonnière ou épidémique » comme a dit le ministre de la santé, ce n’est pas suffisant : « Le manque de place est structurel, ce n’est pas juste conjoncturel », rappelle-t-elle. La sénatrice se réjouit néanmoins du développement de la télé-consultation.

René-Paul Savary rappelle que « la gestion de la crise n’a pas été partout à la hauteur des exigences ». Comme Alain Milon, qui attendait « des mesures très fortes » sur la gouvernance, le Président de la commission denquête du Sénat sur la gestion de crise regrette que ce volet gouvernance n’ait pas été assez développé : « On sait que le système administratif est très pesant », affirme-t-il. Selon lui « l’ARS devrait être moins administrative au niveau régional et être plus fonctionnelle au niveau départemental ». Véronique Guillotin attend également de voir « comment il est prévu de rendre les choses plus fluides et moins bureaucratiques. »

Bernard Jomier a, quant à lui, le regard tourné vers l’avenir : «  Il y aura un rendez-vous législatif, dès le projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) parce qu’au moment de la loi de financement de la Sécurité Sociale on peut lire des modifications, notamment des modes de rémunération des hôpitaux. On peut modifier la gouvernance des hôpitaux, (…) donc rendez-vous très bientôt. Les paroles pourquoi pas, et maintenant les actes », conclut-il.

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