Seine-Saint-Denis : une union transpartisane de 15 parlementaires pour faire bouger les lignes

Seine-Saint-Denis : une union transpartisane de 15 parlementaires pour faire bouger les lignes

15 parlementaires tirent la sonnette d’alarme sur la situation en Seine-Saint-Denis, et demandent un entretien à Edouard Philippe. Une initiative du sénateur Philippe Dallier qui compte faire prendre conscience au gouvernement de son manque d’action dans le département.
Public Sénat

Par Maud Larivière

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À l’initiative de Philippe Dallier, sénateur LR de la Seine-Saint-Denis, 15 parlementaires du même département et d’étiquettes politiques plurielles, se sont fédérés pour demander un rendez-vous au Premier ministre Edouard Philippe, ainsi que la création d’un comité de suivi interministériel.

Ces demandes font suite à la publication d’un rapport d’évaluation de l’action de l’État en Seine-Saint-Denis pour les missions régaliennes police, justice, éducation, par des députés François Cornut-Gentille (LR) et Rodrigue Kokouendo (LREM).

« Les conclusions de ce rapport sont édifiantes. Dans ce département qui est le plus pauvre de France, le plus jeune de France, où l’échec scolaire est devenu endémique, département le plus criminogène de France, on devrait avoir des moyens de l’État hors-norme », martelait Philippe Dallier, lors d’une question qu’il adressait à Gérard Collomb, à l’occasion des questions d’actualité au gouvernement, jeudi dernier. Fin mai, il avait adressé une lettre ouverte alarmiste au Président de la République sur le même sujet.

Multipliant les initiatives, le sénateur compte bien agir pour éviter que ce rapport ne soit relégué une fois de plus au fond des oubliettes : « Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud » s’exclame-t-il.

Le constat est amer : « On a l’impression que personne n’a vraiment découvert la situation de ce département, qui dure pourtant depuis de nombreuses années » regrette-t-il. « Ça ne peut pas rester un rapport de plus, sans résultats. C’est pourquoi j’ai sollicité mes collègues parlementaires de Seine-Saint-Denis, de tous bords politiques, pour éviter que ce rapport ne tombe dans l’oubli et demander à l’État ce qu’il compte faire pour corriger cette situation ».

Tous bords politiques ? Vraiment ? « Je regrette que trois députés LREM n’aient pas voulu signer ce communiqué, j’espère qu’ils changeront d’avis. D’autant plus qu’un des auteurs de ce rapport, Rodrigue Kokouendo, fait partie de la majorité. C’est incompréhensible » commente le sénateur. Même si LREM est aux abonnés absents, cette demande regroupe des parlementaires de la France insoumise, des Républicains, de l’UDI, du Parti communiste et du Parti socialiste. Large consensus, donc.

Un comité de suivi ministériel

« Ce que nous souhaitons, c’est un rendez-vous avec le Premier ministre pour expliquer notre point de vue, et mettre en place un comité de suivi ministériel, étant donné que la réponse doit être pluri-ministérielle, pour avoir une réponse globale avec un plan d’action qu’on puisse suivre » explique-t-il. « On ne pointe pas la responsabilité de ce gouvernement en particulier, cette situation dure depuis des années. Mais on n’en peut plus ».

Le constat dressé par le rapport, révélait que le département était sous-doté par rapport aux autres départements de France, alors qu’il est l’un des plus pauvres. « On veut des moyens à la hauteur des problèmes. La Seine-Saint-Denis a des problèmes hors-norme, il faut donc des moyens hors-norme, et travailler avec les différents ministères » insiste Philippe Dallier qui détaille : « On veut notamment des plans d’actions de recrutement, de construction de locaux, et on sait que ça va demander des efforts. Mais on ne peut pas laisser ce département partir à la dérive ».

Une union sacrée qui semble prendre racine : « Avec Clémentine Autain, députée France insoumise, nous avons comme idée de nous réunir entre parlementaires signataires, pour préparer l’organisation d’assises de la Seine-Saint-Denis à la rentrée prochaine de septembre » annonce le sénateur LR.

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