Sans surprise, Bruno Retailleau reste à la tête des sénateurs LR. Le sénateur de Vendée, largement réélu dimanche lors des sénatoriales avec 71% des voix, a été reconduit par acclamation de ses collègues. Celui qui ne cache pas ses ambitions pour l’Elysée dirige le groupe depuis 2014.
Retailleau : « C’est un bon cru »
Pour cette première réunion de groupe, la salle Médicis, qui accueille le groupe LR, était pleine. « C’était une réunion impressionnante car c’est la première fois que j’arrivais dans la salle Médicis avec 150 sénateurs. Il a fallu en placer dans les tribunes » réagit au micro de Public Sénat Bruno Retailleau (voir la vidéo). Avec « 35 nouveaux » élus, « ce sera un bon groupe. C’est un bon cru, je crois » sourit le sénateur de Vendée. Le groupe gagne 6 sénateurs. Il faut cependant attendre de connaître l’appartenance de chacun pour avoir le chiffre sûr et définitif de chaque groupe.
Si tous les sénateurs LR ne partagent pas la ligne politique de l’ancien lieutenant de François Fillon, « Bruno » n’en est pas moins apprécié au sein du groupe, où la liberté de vote est la règle. Les sénateurs sont attachés à une certaine autonomie, que Bruno Retailleau sait leur laisser. « Sur chaque texte, on discute. Ma méthode, c’est la liberté à chacun. Je suis trop attaché à ma propre liberté pour entraver celle des autres. (…) Et au bout du bout, il y a un arbitrage. Mais faire vivre l’ensemble des sensibilités différentes, c’est fondamental. (…) La politique, c’est faire avec du multiple, une unité » explique Bruno Retailleau après la réunion, depuis son bureau du Palais du Luxembourg. Il entend « faire en sorte que toutes ces sensibilités puissent coexister, avec la liberté de chacun mais aussi la cohésion », insiste le sénateur.
« Une opposition ni caricaturale, ni complaisante »
Pour Bruno Retailleau, le Sénat doit continuer son « rôle de contre-pouvoir ». Fidèle à la ligne chère à Gérard Larcher, il ajoute : « On ne sera ni une opposition caricaturale, c’est-à-dire pavlovienne, mais pas non plus une opposition complaisante, jupitérienne. (…) C’est « non » quand ça ne va pas, mais quand c’est une bonne loi pour les Français, il faut la voter, même quand elle est proposée par l’exécutif d’Emmanuel Macron ».
Gérard Larcher a lui été désigné, aussi par acclamation, candidat du groupe LR pour le Plateau, c’est-à-dire la présidence du Sénat qu’il occupe depuis 2014. L’élection est organisée demain, à 15 heures. Avec un groupe LR qui sort légèrement renforcé des sénatoriales, tout comme le groupe Union centriste, la présidence de Gérard Larcher est assurée. A noter que si les deux groupes forment la majorité sénatoriale, les LR n’ont pas de majorité sans les voix centristes. Gérard Larcher ne l’oublie pas. Il s’est d’ailleurs rendu aussi, ce matin, devant les sénateurs centristes réunis en réunion de groupe.