Entre rappels au règlement et missive de Gérard Larcher au Premier ministre, la relation entre le Sénat et le gouvernement se corse.
Le sénateur François Patriat, président du groupe LREM au Sénat, ne comprend pas l’exaspération de ses collègues, même s’il concède que « la session a été longue », « dense » et « que les textes sont importants ». « Néanmoins nous avons siégé à un rythme sans doute normal » estime-t-il. « Cet énervement est dans un positionnement politique » considère le sénateur, qui trouve paradoxal que les sénateurs plaignants engorgent les textes d’amendements.
Les appels au règlement sont faits par des sénateurs de tous les bords politiques. « Nous sommes dans la situation du Sénat. Un Sénat qui se dit totalement dans l’opposition, avec des alliances contre-nature, des socialistes qui votent avec les Républicains (…). On voit bien qu’il y a une coalition » déclare le sénateur.
« J’ai le sentiment que les présidents de groupes, notamment celui des Républicains, sont dans un tour de chauffe sur la réforme constitutionnelle, parce qu’ils voient bien qu’à l’Assemblée, certains s’opposent à la proportionnelle » confie l’élu, qui soupçonne ces derniers de vouloir « prendre le relais ».
Concernant la réforme constitutionnelle, justement, François Patriat estime que Gérard Larcher est plutôt dans « l’ouverture ». « J’ai le sentiment, que le président du Sénat est dans une volonté d’aboutir, qu’il souhaite que la réforme constitutionnelle aille à son terme. Dans le même temps, j’ai le sentiment qu’une partie des Républicains, ne veut pas que la réforme aboutisse » analyse-t-il.